Confinement des personnes âgées : pour Michèle Delaunay, la parole du président "n’est pas suffisante"

Selon l'ancienne ministre chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie Michèle Delaunay, "dire à des gens de sa génération comme Jean-Yves Le Drian ou Roselyne Bachelot, vous restez confinés, c’était un peu raide ".
 
 

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Les personnes au dessus de 65 ou 70 ans doivent rester confinées. La doctrine, prônée par le président du comité scientifique qui conseille les autorités, le professeur Jean-François Delfraissy, a fait beaucoup de remous en quelques jours. 

L'ancienne ministre chargée des Personnes âgées et de l'autonomie Michèle Delaunay s'est fermement opposée à toute idée de sanction à l'encontre de sexagnaires et plus. 
 

"C'est excessif"

Sa doctrine est claire : " il ne faut pas punir, il faut avertir. Dire : à partir de 70 ans ou 65 ans vous restez chez vous c’est excessif", explique Michèle Delaunay.

"En tant que médecin je conseille aux jeunes gens comme moi de plus de 70 ans, qui porte leur âge en toute liberté de faire preuve de prudence car ce virus a de l’appétit pour les âgés : 80 % des décès se produisent après 75 ans".
 

"Il ne faut pas stigmatiser"

En revanche dire maintenant comme Emmanuel Macron, je ne veux pas de discrimination ou de différence, n’est pas suffisant selon elle.
"Il est nécessaire d’émettre des recommandations, de donner des directives sanitaires pour alerter ceux qui sont en situation de fragilité. Il ne faut pas stigmatiser mais il faut aussi alerter". Tout serait donc question de décisions partagées, de bon sens et de bonnes paroles.
 

Discussion et accompagnement

 

Si c’est Christophe Castaner ou le préfet Lallement qui annoncent que les gendarmes vont courir après tous ceux qui ont des rides sur le front pour les verbaliser, c'est pas idéal.


Si Olivier Véran invite les âgés et personnes vulnérables à ne prendre aucun risque, être attentifs, et se faire accompagner par un médecin traitant, là c’est positif."


Une polémique sur fond de profond changement : rappelons qu’en 1945 l’espérance de vie était de 65 ans, en 2020 elle est de 85 ans, elle a fait un bond de 20 ans.

Michèle Delaunay se veut donc logique en soulignant que toutes ces populations émancipées n’ont certainement pas envie de mourir, elles se sont habituées à la longévité. Il est néanmoins utile de rappeler que plus on avance en âge plus le système immunitaire diminue.

" Vous pensez bien que Edgard Morin et Bernard Pivot qui comptent le plus grand nombre de followers sur les réseaux sociaux, ne vont pas aller faire les fous…"


La Nouvelle-Aquitaine est la région française la plus âgée

Quant aux EPHAD, Michèle Delaunay ne cache pas ses regrets et estime que le gouvernement a eu du retard.
Ces établissements qui accueillent du grand âge auraient dû avoir les mêmes équipements  que dans les hôpitaux. Il y aurait été aussi urgent de tester.
"L’isolement individuel est un drame, laisser des personnes de grand âge seules dans leur chambre c’est carcéral.
Et si on laisse entrer le virus dans ces lieux ce sont des dégâts annoncés "


Espace sécurisés

La Priorité doit être mise sur l’ouverture et le « testing » :  Michèle Delaunay ne cache pas son impatience de voir des espaces sécurisés être aménagés pour que les aînés retrouvent leur famille. Elle fait avant tout confiance aux professionnels et aux équipes de ces établissements.

Enfin, elle pensait qu’il aurait été judicieux de permettre aux familles qui le pouvaient de reprendre leurs parents ou grands-parents mais elle préconisait que ces mêmes familles n’aient pas à payer la pension en l’absence du résident. Des préconisations qui n’ont pas eu d’échos. 
 
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