Depuis 6 heures ce 28 février, une centaine de viticulteurs et agriculteurs de Gironde se sont rassemblés devant le dépôt du grand négociant Castel Frères à Blanquefort, à l'appel des syndicats des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA.
"On n'en veut pas spécialement à Castel", précise Damien Labiche (JA) "mais c'est ici le plus gros metteur en marché. Celui qui donne le ton sur les achats". Il faut dire que le groupe familial bordelais aux neuf filiales dans le monde est un poids lourd du secteur affichant 800 millions de chiffres d'affaires. Un acteur incontournable qui assure vendre "16 bouteilles à la seconde..."
Ce 28 février, alors que le Salon de l'agriculture à Paris bat son plein et qu'on discute autour des prix planchers, c'est en Gironde que les viticulteurs ont choisi de réagir. Ce mercredi matin, ils ont aligné leurs tracteurs de façon à bloquer les accès du dépôt du négociant Bordelais de Blanquefort.
Ils se sont rassemblés, à l'appel des syndicats JA et FDSEA et accompagnés par le collectif Viti33, pour "dénoncer le non-respect des coûts de production". Ils considèrent qu'il existe une "injustice flagrante qui règne dans le secteur viticole" due à "la pression constante du négoce viticole sur les producteurs, qui refuse de tenir compte des coûts de production réels".
Damien Labiche dénonce un prix du tonneau de vin qui ne cesse de dégringoler, qui se vend actuellement autour de "1000 euros, voire moins. Même 600 euros !" Aujourd'hui, ils réclament un prix minimum de "1300 euros le tonneau". Et "à chaque fois qu'on verra une vente à moins de 1000 euros, on interviendra !", assure-t-il.
Rencontrer la direction ?
Avec ce blocage du principal négociant bordelais, ils revendiquent une démonstration pacifique, ce mercredi, pour défendre leurs droits. Pour eux, le prix doit pouvoir se construire "en partant du coût de production, incluant la rémunération du producteur, jusqu’au prix à la consommation".
"C’est là une nécessité absolue et urgente pour éviter l’emballement des faillites de viticulteurs dans notre département", expliquent-ils dans un communiqué commun des JA et de la FDSEA.
C'est pourquoi, rassemblés ce mercredi matin, ils espèrent que le blocage du jour aboutira à un entretien avec la direction du groupe Castel Frères. "Nous attendons, plus qu’un signal fort, des actes rapides en ce sens de la part des négociants et des metteurs en marché !"