L'équipe médicale du CHU de Bordeaux a informé de l'état de santé du patient hospitalisé qui est toujours stable, lors d'une conférence de presse ce lundi 27 janvier . Quatre autres personnes sont sous étroite surveillance en attendant de savoir si elles sont ou non contaminées.
Le contexte
Trois jours après la découverte d'un cas de coronavirus à Bordeaux et alors que ce lundi, on dénombrait 80 morts en Chine et 2.744 cas confirmés, un collège de spécialistes a participé à un point presse ce lundi à l'hôpital Pellegrin de Bordeaux.Treize pays sont actuellement touchés, et c'est par la France que le virus a fait son entrée en Europe avec la découverte de trois cas, dont un à Bordeaux, vendredi dernier. Dans l'hexagone, six cas suspects sont toujours à l'étude. Le gouvernement a annoncé le rapatriement prochain des Français souhaitant quitter la Chine.
#coronavirus France ► 1 cas avéré depuis vendredi à Bordeaux. L'équipe médicale du @CHUBordeaux tient une conférence de presse à partir de 16 h. A suivre en direct sur notre page Facebook France 3 Aquitaine.
— France3 Aquitaine (@F3Aquitaine) January 27, 2020
Quatre personnes sous surveillance
Plusieurs personnes ont été en contact avec le patient hospitalisé au CHU de Bordeaux. Elles sont donc susceptibles de transmettre le coronavirus à leur tour. "Ces personnes font l'objet d'une surveillance", a rappelé" le Pr Malvy, spécialiste des maladies infectieuses, "en collaboration avec nos collègues épidémiologiques qui deux fois par jour(...). Cette surveillance, elle ne renseigne pas la virulence, elle renseignerait éventuellement la transmissibilité".
"Sur ces personnes en contact", a précisé Michel Laforcade (directeur général de l'ARS), "nous en avons identifié six à ce jour". Deux personnes présentaient un risque faible, il leur a donc été proposé de reprendre une vie courante, elles ont donc repris le travail ce lundi. "Par contre, quatre autres personnes ont été identifiées avec un risque plus important, un risque élevé, a annoncé Michel Laforcade.
Il s'agit en l'espèce de deux mères de famille qui amenaient leurs deux enfants en bas âge et qui se trouvaient dans le cabinet de consultation de SOS médecin (...) en proximité du patient concerné.
Michel Laforcade - directeur de l'ARS -
En direct : conférence de presse au @CHUBordeaux. 2 mères de famille ont été en contact avec le patient bordelais atteint du #coronavirus. Elles sont en confinement chez elles pendant 14 jours. pic.twitter.com/D0fIV01AGv
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"Nous leur avons demandé de rester confinées chez elles avec leurs enfants pendant 14 jours, ce que ces personnes ont accepté. Elles font l'objet d'une intervention téléphonique deux fois par jour pour s'assurer de leur suivi", a ajouté l'ARS.
Il n'existe donc pas à ce jour d'autre cas confirmé à Bordeaux. "Nous avons pris en charge deux cas possibles", selon Denis Malvy, "dont le diagnostic viralogique a été infirmé".
L'état du patient hospitalisé à Bordeaux "est stable"
Le Pr Denis Malvy, responsable de l'unité maladies tropicales et du voyageur du CHU de Bordeaux, s'est voulu rassurant sur l'état de santé du Français de 48 ans admis jeudi dernier au CHU de Bordeaux. "Son état est parfaitement stable, nous continuons à le prendre en charge et à l'observer", a-t-il déclaré. L'homme présenterait à ce jour les mêmes symptômes qu'à son admission au CHU (toux intense et fièvre). "Cet état est resté conforme à travers les jours". "Il a un état stable qui autorise des soins de support c'est-à-dire des antipyrétiques". (...) Il ne reçoit pas au jour d'aujourd'hui les traitements spécifiques candidats à une évaluation ".
En direct : conférence de presse au CHU de Bordeaux. L’état du patient atteint par #coronavirus est stable. pic.twitter.com/h86hyAjgXb
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Hausse de l'activité au SAMU-SMUR
"Le centre est au cœur du système de prise en charge initiale et de repérage des patients", a rappelé le Pr Xavier Combes chef du service SAMU-SMUR. ""Nous sommes entraînés à ce genre de choses", a-t-il rappelé. "Depuis l'information vendredi dernier de trois cas avérés, le nombre d'appels a considérablement augmenté", a déclaré Xavier Combes, précisant que cette hausse de l'activité était de 10%.
Un point tous les jours avec Paris
"De 11 h à 11 h 45 tous les jours, nous "staffons" les dossiers et l'état des patients actuellement pris en charge sur le territoire français avec l'ensemble des équipes de 1re ligne en charge des deux autres patients pris en charge à l'hôpital Bichat
Denis Malvy.
Peut-on guérir ?
"La guérison, c'est donner les moyens à l'organisme de se débarrasser de l'intrus", a explique Denis Malvy. "Ca s'est possible déjà avec des soins de support. C'est à dire si il y a des défaillances d'organes, si le poumon qui est l'organe le plus fragile, qui est l'organe cible de ce virus, est soutenu le mieux possible, c'est donner du temps eau temps, et donner le temps qu'il faut pour que l'organisme réalise ce qu'on appelle son immunité naturelle contre l'agent. On peut supposer que dans beaucoup de cas de maladies virales en plus de cette immunité, elle peut être pérenne.
"Ces soins de support, qui permettent de soutenir l'organisme, peuvent être complétés par des médicaments qui vont alors attaquer directmenet le virus on peut peut-être le dire, en tous les cas diminuer sa quantité dans l'organisme pour faire en sorte que l'adaptatiopn de l'organisme contre l'agent infectieux pour s'en débarrasser soit vertueuse et ne soit pas désordonnée".
Consignes de sécurité
Anne-Marie Rogues, chef du service d'hygiène hospitalière, a rappelé en conclusion les gestes de prévention "Dès l'instant ou on tousse, on doit tousser dans son bras. On doit avoir des mouchoirs à usage unique et porter un masque, réaliser une hygiène des mains, et une désinfection des mains. Bien sûr si on a le moindre lien avec la Chine, il faut se signaler au centre 15".
Vous pouvez revoir l'intégralité de la conférence de presse ici ►
Personnalités présentes à la conférence de presse
Des cadres de la direction du CHU de Bordeaux ainsi que des représentants du SAMU-SMUR ont participé à ce point presse. A noter également la présence de la direction de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, ainsi que de médecins spécialistes de l'hygiène hospitalière, ou des maladies tropicales.
Voici la liste des intervenants :Yann Bubien (directeur général du CHU de Bordeaux), Michel Laforcade (directeur général ARS Nouvelle Aquitaine), Pr Anne-Marie Rogues (chef du service d’hygiène hospitalière), Pr Denis Malvy (responsable de l’unité maladies tropicales et du voyageur), Pr Xavier Combes (chef du service SAMU-SMUR), Dr Jean-Michel Dindart (médecin urgentiste SAMU-SMUR), Brigitte Bonpunt (cadre supérieur de santé), Michel Baron (directeur du groupe hospitalier Pellegrin).