Les médecins redoutent une affluence d'appels de personnes craignant une contamination. "Il faut savoir raison garder" tempère Patrick Pelloux le président de l'association des urgentistes de France et ne pas céder à "l'hystérie collective".
"Avec ce qu'on entend aujourd'hui, les maladies qui sont arrivées à Bordeaux et tout ça, ça fait un peu peur" nous avoue le client d'une pharmacie bordelaise venu acheter un masque de protection pour lui et un autre pour le salon de coiffure dans lequel il travaille.
"Je vois passer beaucoup de monde" dit-il, "c'est plus prudent".
Depuis la révélation d'un cas suspect à Bordeaux, cette pharmacie du quartier de la Victoire a vendu plusieurs dizaines de boites de ces masques de protection.
"Nous avons des gens qui nous appellent parce qu'ils ont croisé quelqu'un d'origine asiatique dans la rue qui se mouchait" déplore Patrick Pelloux qui préside l'association des urgentistes de France.
"Il faut savoir raison garder. Il y aura cette année à nouveau plusieurs milliers de gens qui vont mourir de la grippe hexagonale, et ça ne fait pas la une des journaux".
Les médecins, déjà surchargés dans les services d'urgences, redoutent un afflux de personnes inquiètes. D'autant que l'épidémie de grippe, avec des symptômes similaires, est bien présente en France.
Des schémas bien rôdés
Les "schémas d'organisation en cas de risque épidémique sont bien rodés" assure pour sa part François Braun, le président de Samu Urgences France.
"Les services sanitaires français sont de haute qualité, ils sont très performants et s'enclenchent très vite. C'est pour ça qu'on peut être rassurés" confirme Karl Moliexe, le représentant de l'équipe de SOS médecins à Bordeaux, où le premier cas a été suspecté.
Agnès Buzyn a également souligné que si la France était le premier pays européen à avoir identifié des cas, c'était "probablement parce que nous avons mis au point le test (de dépistage) très rapidement et que nous sommes capables de les reconnaître".
Dans les aéroports, un accueil spécial a été mis en place pour les vols en provenance de Chine. Les passagers se voient remettre un masque et tout se fait "dans le calme" selon une source aéroportuaire.
Si la crise devait durer au-delà d'une semaine François Braun indique que l'on passera alors "en situation exceptionnelle" et qu'il faudra "une mobilisation de personnels plus importante".
A Bordeaux, le maire Nicolas Florian insiste : "il ne faut pas céder à la panique mais il faut être vigilant". "S'il y a besoin de mobiliser les forces de la ville, on le fera mais pour le moment, pas de panique, les choses sont très bien prises en main", a t-il dit lors d'un point presse ce samedi matin.
Dans le reportage qui suit nous sommes allés demander à quelques bordelais s'il redoutaient une contamination.