Coronavirus : "notre plus grosse crainte, c'est le mois de septembre" avertit un épidémiologiste bordelais

L'épidémiologiste Laurent Filleul, responsable de l'agence santé publique France en Nouvelle-Aquitaine, se dit inquiet pour la rentrée. Des personnes fragiles, jusque là épargnées, pourraient être contaminées par des proches asymptomatiques à leurs retours de vacances.  

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Laurent Filleul confirme les chiffres publiés ces derniers jours. "On observe une augmentation inquiétante de la circulation du virus". 
 L'épidémiologiste bordelais explique la situation par un certain recul du respect des mesures barrières. "En vacances on se protège moins, on participe à des soirées festives, le virus circule et va contaminer plus de personnes".

Les 20 - 30 ans sont d'ailleurs particulièrement touchés, leur courbe de contamination ne cesse d'augmenter depuis la mi-juillet. Mais la plupart d'entre eux ne développent pas de symptômes. Ils ne se méfient pas quand ils se retrouvent dans un groupe d'amis et ont du mal à garder leurs distances.
 
"Entre amis on peut se contaminer et ne pas le voir" rappelle Laurent Filleul. Le problème est que bientôt "on va rentrer dans sa famille, on va aller voir ses grands-parents qui ont un facteur de fragilité beaucoup plus élevé".

Vers une augmentation des hospitalisations ?

"La distanciation physique et le port du masque créent une barrière vis à vis de la circulation virale. Il faut le répéter sans cesse et faire de la pédagogie" reconnaît le médecin bordelais, "sensibiliser, répéter, insister sinon ça va être trop tard".

Il redoute la rentrée, le retour au travail, à l'école, la reprise. "Notre plus grosse crainte c'est le mois de septembre. Le virus va circuler de manière plus importante et aller vers les plus fragiles. Aujourd'hui on a peu d'hospitalisation parce que les personnes touchées n'ont pas de facteur de risque. En septembre, sans mesures de protection renforcées on va les contaminer et c'est là que l'on observera une augmentation des hospitalisations".

Dépister, tracer, et surtout respecter l'isolement

Les tests de dépistage sont maintenant accessibles et proposés un peu partout dans la région. Mais le dépistage seul ne suffit pas à casser la circulation virale.

"On identifie des cas, on arrive à tracer les contacts mais on a parfois des difficultés à faire respecter le confinement. Ce sont des comportements qu'il va falloir changer à la rentrée si on ne veut pas aller dans le mur" prévient le responsable néo-aquitain de santé publique France.

Retrouvez l'intégralité de son interview, Laurent Filleul était l'invité du 19/20 samedi soir sur France 3 Aquitaine :
 

 
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