Un homme a été interpellé dans le cadre de l'enquête sur le double meurtre des époux Muller, poignardés à mort à leur domicile d'Izon, en Gironde, en décembre 2019. L'homme, qui n'avait pas été suspecté tout au long des quatre années d'enquête, est passé aux aveux en garde à vue.
Après de longues années sans résultat, on se rapproche du dénouement dans l'enquête sur le double meurtre de Sylviane et Jean-Claude Muller. Le couple avait été poignardé à son domicile, dans la nuit du 14 au 15 décembre 2019, à son domicile d'Izon, dans le Libournais.
Des aveux en garde à vue
Selon le parquet de Bordeaux qui communique ce mercredi 15 novembre, un homme a été interpellé "sans opposer de résistance" par les gendarmes de la section de recherche de Bordeaux ce lundi. Il a été placé en garde à vue lundi 13 novembre à 13h30.
Identifié par des prélèvements biologiques prélevés sur les victimes, l'homme, âgé de 53 ans et né à Cenon, dans la métropole bordelaise, a dans un premier temps nié les faits, avant de passer aux aveux.
Après la prolongation de sa garde à vue, confronté à l'identification de son ADN et d’autres éléments incriminants, l'individu, (...) a reconnu être l'auteur des faits.
Frédérique Porterie, procureur de la République de BordeauxCommuniqué
Un "père de famille" sans histoire
Le mis en cause, un ancien voisin des victimes, est décrit comme inconnu de la justice, habitant un quartier pavillonnaire et ayant une activité professionnelle stable. "Marié et père de famille au moment des faits, le mis en cause n'avait été la cible d'aucune suspicion dans les témoignages collectés par les enquêteurs, pas même celui de sa propre épouse et de ses enfants majeurs", précise le parquet.
Le mis en cause devrait être mis en examen ce mercredi avant un placement en détention provisoire. Il encourt la réclusion à perpétuité.
Poignardés à plusieurs reprises
Le couple de quinquagénaires avait été retrouvé mort le 15 décembre 2019 à son domicile d'Izon. C'est leur fille qui avait fait la macabre découverte et trouvé, en se présentant à leur domicile, les corps sans vie de Sylviane et Jean-Claude Muller. Tous deux étaient nus et avaient été poignardés à plusieurs reprises. "Des traces sur les bras et les mains des victimes révélaient des gestes d’auto-défense de la part des victimes", précise ce 15 novembre le parquet de Bordeaux. Aucune trace d'effraction n'a été relevée à leur domicile. Parmi les indices, un échantillon d'ADN masculin inconnu et une empreinte partielle de semelle de chaussure, ont été retrouvés au domicile du couple.
Une longue enquête
Aujourd'hui, Natacha Muller et sa sœur, Margaux, les filles du couple, évoquent auprès de France 3 un "soulagement". "On n'en sait pas plus pour l'instant et on ne veut pas se faire de faux espoirs, on a souvent été déçues."
On aurait enfin réponses à nos questions, même si ça n'excuse en rien, et qu'on ne comprendrait pas l'acte qui a été fait.
Natacha MullerL'une des deux filles du couple
En effet, pendant de longues années, l'enquête semblait rester au point mort. "Cela nous ronge de ne pas savoir", confiait en 2021, Natacha Muller. En octobre, 2023, elle reconnaissait "tout imaginer". "On se pose des questions sur des connaissances ou des personnes de notre entourage. C'est dur à vivre", expliquait-elle. Jugeant les investigations trop lentes, les deux sœurs Muller avaient alors décidé de faire appel à un détective privé et avaient lancé une cagnotte pour aider à financer les frais.
Pour autant, et l'interpellation, le démontre, le dossier n'est jamais resté au point mort pendant toutes ces années. "L''emploi du temps, le mode de vie, l'environnement familial, professionnel, amical des victimes ont été passés au crible", rappelle le parquet de Bordeaux. Les enquêteurs ont également analysé des éléments de téléphonie, effectué de "très nombreux" prélèvements de traces et entendu des proches et le voisinage.
Deux laboratoires ont été mobilisés pour exploiter tous les prélèvements biologiques effectués sur le corps des victimes et sur la scène de crime. C'est sous les ongles de Sylviane Muller qu'a été trouvé l'ADN, qui a "matché" au cours de l'été 2023 avec le profil de l'homme placé en garde à vue ce lundi.