Les filles du couple assassiné à Izon veulent engager un détective privé, le parquet répond que l'enquête judiciaire se poursuit

Natacha et Margaux Muller veulent donner un coup d'accélérateur à l'enquête sur l'assassinat de leurs parents il y a presque déjà quatre ans. Elles ont mis en place une cagnotte en ligne pour engager un détective privé. Les magistrats et la section de recherches "n’ont cessé [de] travailler" sur l'affaire, répond le parquet de Bordeaux.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Quatre ans ont passé, mais le mystère reste entier. En décembre 2019, Sylviane et Jean-Claude Muller ont été assassinés de plusieurs coups de couteau chez eux, à Izon, un petit village situé à 25 km au nord de Bordeaux. Qui les a tués ? Cette interrogation ne quitte pas l'esprit de leurs filles." Je suis bloquée émotionnellement, j’intériorise tout”, confie Natacha Muller. 

On imagine tout. On se pose des questions sur des connaissances ou des personnes de notre entourage. C'est dur à vivre. 

Natacha Muller, fille du couple assassiné

à la rédaction web de France 3 Aquitaine

Des investigations jugées trop lentes et trop opaques

Difficile d'aller de l'avant quand l'enquête piétine. Un échantillon d' ADN masculin inconnu et une empreinte partielle de semelle de chaussures ont été retrouvés au domicile du couple. Mais les enfants du couple jugent les investigations trop lentes et trop opaques.

"Je ne sais toujours pas si les enquêteurs ont traité le bornage téléphonique en totalité", explique Natacha Muller. "On ne répond pas à nos questions, ça nous torture l’esprit de ne pas savoir ce qui a été fait et si les choses progressent".

Après un échange avec leurs avocats, les deux sœurs ont décidé d'engager un détective privé. Leur objectif : être davantage associées à son travail et l'aider.

Un détective est investi à 100% dans la charge d’enquête. On a envie de collaborer avec lui, de lui donner des idées, des pistes, qu'il les explore et qu'il nous tienne au courant.

Natacha Muller, fille de Sylvianne et Jean-Claude Muller

à la rédaction web de France 3 Aquitaine

Une cagnotte pour payer le détective privé

Durant l'été, les deux sœurs ont lancé une cagnotte sur une plateforme de financement participatif. Elle doit permettre de financer le salaire du détective privé, estimé à 15 000 euros. 11 000 euros ont déjà été récoltés. "Ça fait chaud au cœur de savoir qu’il y a des gens derrière nous, qui veulent, eux aussi, savoir la vérité", commente Natacha Muller.

Maître Benoît Ducos-Ader, l'un des deux avocats des filles du couple, se montre sceptique sur cette démarche : "Appeler un détective privé comme aux États-Unis, je n'y crois pas trop. Que va-t-il faire ? Je n’ai pas le droit de lui remettre le dossier". Le conseil de Natacha et Margaux Muller s'en remet aux expertises de la police scientifique.

Le seul espoir, c'est de faire parler les micro-traces d'ADN retrouvées sur la scène de crime.

Benoît Ducros-Ader, avocat de la famille Muller

à la rédaction web de France 3 Aquitaine

L'avocat croit savoir que des gendarmes suivent toujours l'affaire, mais s'interroge sur ses suites judiciaires dans la mesure où l'enquête "piétine" : " La procureure de la République de Bordeaux envisage-t-elle de se débarrasser du dossier pour l’envoyer au pôle judiciaire des affaires non élucidées, "cold case", installé à Nanterre ?". 

Un tel dessaisissement du parquet de Bordeaux au profit du pôle des affaires non élucidées "n’est pas d’actualité", répond Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux, qui affirme aussi "qu'à aucun moment ce dossier n’a été 'abandonné'".

"Bien au contraire, le magistrat instructeur et la section de recherches de Bordeaux n’ont cessé d’y travailler. Le parquet suit attentivement les progressions de l’instruction", ajoute la procureure.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information