Leurs parents ont été violemment tués dans leur maison d'Izon, dans la banlieue de Bordeaux. Trois ans plus tard, les filles de Sylviane et Jean-Claude Muller sont toujours sans réponse, elles racontent leur douleur.
Leur vie est en suspens depuis ce fameux jour. Les filles des époux Muller sont venues se recueillir au cimetière d'Artigues-près-Bordeaux. Leurs parents reposent au pied de l'église où ils s'étaient mariés trente ans plus tôt. Trois ans jour pour jour après leur meurtre, les deux filles cherchent des réponses.
L'aînée, Natacha Muller, dépose une fleur sur la tombe de ses parents. Elle explique pourquoi elle et sa sœur prennent la parole aujourd'hui. "On a un peu notre vie qui est restée entre parenthèses parce qu'on n'a pas de réponses à ce qu'il s'est passé, on ne sait pas pourquoi et on n'arrive pas à faire notre deuil."
"Pourquoi on nous a arraché nos parents ?"
Un deuil impossible après des faits d'une violence inouïe. Dans leur maison de Izon en banlieue bordelaise, Sylviane Muller, 50 ans, a été violée et tuée de plusieurs coups de couteau, notamment au niveau de la gorge. Son époux, Jean-Claude, 58 ans, a lui reçu une vingtaine de coups de lame, dont une dizaine dans la région du cœur.
C'est Margaux, leur fille cadette qui a découvert leur corps. Elle raconte aujourd'hui son traumatisme.
"Ça m'arrive d'être à fleur de peau, de ressasser les images que j'ai vues et de me demander qui aurait pu faire ça."
Margaux Muller, fille de Sylviane et Jean-ClaudeFrance 3 Aquitaine
La jeune fille a des questions plein la tête : "Pourquoi on nous a arraché nos parents ? Pourquoi la période de Noël ? J'ai enterré mes parents le 23 décembre. Pourquoi on nous a fait ça ?"
"On ne nous tient pas au courant"
Mais ces questions restent sans réponse. Il n'y a toujours aucune piste pour expliquer qui aurait pu tuer cet électronicien spécialisé en domotique et cette ancienne éleveuse de chien. Les gendarmes de la section de recherche de Bordeaux, en charge des investigations, patinent. Les indices, un ADN masculin inconnu et une empreinte partielle de semelle de chaussures, restent muets.
Dans l'impasse, les enquêteurs ne communiquent pas avec les filles de Sylviane et Jean-Claude Muller. "Aujourd'hui, on n'a pas plus d'éléments au niveau de l'enquête parce qu'on ne nous tient pas au courant, regrette Natacha.
Les derniers documents qu'elles ont reçus datent du 26 juillet 2021, et depuis, plus rien. Un silence qu'elles interprètent comme une mise à l'écart.
"On est rongées intérieurement de ne pas savoir, de pas être tenues informées, et on ne trouve pas ça normal du tout"
Natacha Muller, fille de Sylviane et Jean-ClaudeFrance 3 Aquitaine
Les deux sœurs partagent le même sentiment de solitude. "C'est la pire sensation du monde, explique Margaux Muller. Pas avoir ses parents, pas savoir et pas être tenues au courant et pleurer toute seule de son côté..."