Un homme est passé aux aveux dans le cadre de l'enquête du double meurtre des époux Muller, tués en décembre en 2019, leurs filles se disent "soulagées" même si elles restent prudentes quant à la suite de l'enquête.
"Une sorte d'euphorie", assortie d' "un pincement au cœur". Après l'interpellation, lundi 13 novembre, d'un suspect mis en garde à vue, et quelques heures après ses aveux, les filles du couple Muller, assassiné en 2019 à leur domicile de Gironde, peinent à trouver les mots. Aujourd'hui, Natacha Muller et sa sœur, Margaux, évoquent auprès de France 3 un "soulagement". "On n'en sait pas plus pour l'instant et on ne veut pas se faire de faux espoirs, on a souvent été déçues."
"Insoutenable attente"
En effet, pendant de longues années, l'enquête semblait rester au point mort. "Cela nous ronge de ne pas savoir", confiait en 2021, Natacha Muller. En octobre, 2023, elle reconnaissait "tout imaginer". "On se pose des questions sur des connaissances ou des personnes de notre entourage. C'est dur à vivre", expliquait-elle. Jugeant les investigations trop lentes, les deux sœurs Muller avaient décidé de faire appel à un détective privé et avaient lancé une cagnotte pour aider à financer les frais.
On aurait enfin des réponses à nos questions, même si ça n'excuse en rien, et qu'on ne comprendrait pas l'acte qui a été fait.
Natacha MullerL'une des deux filles du couple
Pour Margaux et Natacha Miller, ces aveux signifient peut-être un pas de plus dans leur deuil. "ça nous permettrait d'arrêter de suspecter des personnes qui n'ont rien à voir avec tout ça, d'arrêter de penser à 1001 solutions et de nous rapprocher de notre entourage, avec qui on a pu mettre une barrière ces dernières années."
Pas de fausse joie
Maître Arnaud Dupin, avocat de la famille appelle à la vigilance. "Il ne faut pas qu'il y ait de fausse joie", a-t-il indiqué à France 3, tout en saluant une nouvelle étape judiciaire.
"Depuis quatre ans, on accompagne ces deux jeunes filles et tout le reste de la famille avec des interrogations et parfois des désespoirs. Quand on est avocat, on ne peut pas supporter qu'il n'y ait pas de réponse", souligne-t-il.
L'aveu, en France, n'est pas la reine des preuves. Cela doit être vérifié et conforté aux restes des preuves.
Arnaud DupinAvocat de la famille
Sylviane et Jean-Claude Muller avaient été poignardés dans la nuit du 14 au 15 décembre 2019, à son domicile d'Izon, dans le Libournais. L'homme qui est passé aux aveux devrait être mis en examen ce mercredi avant un placement en détention provisoire. Il encourt la réclusion à perpétuité.