C'est une action conjointe de l'association Vélo-cité et du syndicat du béton : cinq camions malaxeurs ont été déployés dans plusieurs points de Bordeaux la semaine dernière, pour permettre aux cyclistes et piétons de mieux visualiser les angles morts autour des poids lourds.
Avec la multiplication des chantiers de construction dans tout Bordeaux, de nombreux engins de travaux circulent dans l'agglomération.
Mais du haut de leur cabine, les conducteurs de poids lourds ont une visibilité assez limitée autour de leur véhicule, ce qui les rend parfois dangereux pour les cyclistes et piétons.
Pour améliorer la cohabitation sur les routes, cinq camions malaxeurs, ou "toupies" ont été garés dans Bordeaux pendant deux jours la semaine dernière, dans le cadre d'une opération conjointe de l'association Vélo-Cité et du syndicat du Béton menée pour la première fois.
Autour des camions, de grandes bâches rouges ont été disposées : elles permettent de visualiser très concrètement les angles morts.
Les piétons et cyclistes interpellés sont invités à s'installer au volant, afin de se rendre compte par eux-mêmes des limites du champ de vision en haut de la cabine.
Ils sont accueillis par Samir El Harrami, conducteur de camion chez Lafarge Holstim. Lui-même cycliste, il est volontaire pour participer à ces deux journées d'échanges.
"Quand je suis à vélo à côté d'un camion ou d'un bus, j'essaie toujours de regarder le conducteur pour m'assurer qu'il m'a vu", explique-t-il, en adressant deux recommandations aux cyclistes : "ne pas dépasser un camion par la droite et ne pas rester derrière".
"Ca m'est arrivé personnellement de me trouver derrière un camion qui s'est mis à reculer. J'ai sauté du vélo, et je me suis mis à l'abri", se souvient Alain Guérineaud, secrétaire de Vélo-Cité.
"Quand on est devant le camion, on a tendance à penser que le chauffeur va nous voir, mais compte-tenu de la hauteur de la cabine, il ne verra pas si quelqu'un traverse juste devant" rappelle-t-il aussi.
Compte-tenu de l'explosion du nombre de cyclistes à Bordeaux, Alain Guerineaud espère que cette opération sera renouvelée : "il faut démultiplier ce genre d'actions afin de sensibiliser les gens au danger que représentent les poids lourds" plaide-t-il.