Préconisée par le gouvernement, l'utilisation du vélo est encouragée par de nombreuses villes, dont Bordeaux.
Le gouvernement a débloqué vingt millions d'euros pour promouvoir l'utilisation du vélo. Cet argent servira à rembourser à hauteur de 50 euros des réparations faites sur des bicyclettes de particuliers. Une mesure qui, si elle ne va pas provoquer un changement massif des comportements du jour au lendemain, a le mérite de mettre la petite reine sur le devant de la scène. Elle est en tous cas appréciée des militants comme Alain Guérineaud de l'association Vélo-Cité à Bordeaux.
C'est une bonne nouvelle. Et ça prouve aussi de la part de l'Etat qu'il y a une prise en compte de ce problème qui se pose.
Car il pourrait bien y avoir problème. Règles de distanciation obligent, les transports en commun risquent de ne pas être très empruntés pendant les mois à venir. Dès lors, restent peu de solutions : la voiture, le deux roues ou la marche. Cette dernière ne pouvant satisfaire que des personnes demeurant près de leur lieu d'activité professionnelle, ce devraient être les deux autres qui vont se partager les faveurs de nos concitoyens.
Étant bien entendu qu'un report massif des usagers des transports en commun vers les voitures va transformer de grandes villes telles que Bordeaux en véritable cauchemar de la circulation. Un scénario catastrophe à plus d'un titre : en effet la pollution favoriserait la progression du COVID 19.
Dès lors, le vélo apparaît comme une alternative séduisante, et pour les militants, il y a dans l'air comme une prise de conscience du grand public "C'est un phénomène inattendu. On se rend compte que la bicyclette permet de se déplacer sur des distances allant jusqu'à 5 kilomètres ou plus pour les vélos à assistance électrique. [...] C'est une opportunité, peut-être, pour qu'une partie de la population se rende compte que ce n'est pas si difficile que ça, qu'on peut se déplacer facilement, que ce n'est pas si dangereux qu'on le prétend.... Est-ce que ça va marcher ou pas ? Personne ne le sait...”
Car pour que le vélo réinvestisse massivement les rues, il va falloir aménager les voies de circulation. Et là encore, bon nombre de villes ont des efforts à faire, dont Bordeaux.
"Les aménagements bordelais, bien qu'il y ait de plus en plus de cyclistes à Bordeaux, n'ont rien d'idéal. Il y a encore beaucoup de ruptures d'itinéraires, d'aménagements peu lisibles, de pistes extrêmement étroites... ce qu'il faut arriver à faire, ce sont des aménagements temporaires permettant aux personnes qui n'ont pas l'habitude de faire du vélo de les emprunter. L'objectif est là, avant tout.”
Et justement, le dossier est pris très au sérieux aussi bien à la mairie de Bordeaux qu'au conseil communautaire de Bordeaux métropole. Sur proposition des élus écologistes des groupes de travail ont été formés. Première action : élargissement et signalisation des pistes cyclables. Le maire de Bordeaux visitait ce midi un chantier en cours de réalisation sur les boulevards. Des mesures temporaires qui devraient permettre de faire du vélo tout en respectant les distances de sécurité dès le premier jour du déconfinement. Reste à savoir si nos concitoyens laisseront leurs voitures au garage pour choisir la petite reine...