La feuille de route Néo Terra, une COP régionale en faveur de la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine, a été votée en séance plénière à Bordeaux, le lundi 13 novembre 2023. Une planification territoriale urgente dans un contexte politique tendu.
Après de longs débats se prolongeant tard dans la nuit du 13 novembre, le texte a finalement été voté. La région Nouvelle-Aquitaine a planifié sa transition écologique et énergétique pour 2030.
C'est une version de la feuille de route Néo Terra qui a été réactualisée, avec près de quarante amendements déposés par les différentes forces politiques en présence.
Sensibiliser les populations
Ressources naturelles, solidarité, agriculture, économie, habitat et transports, santé… La région Nouvelle-Aquitaine affiche six "ambitions" pour transformer le territoire pour la nouvelle décennie.
En 2023, le point d'étape définit trois évolutions :
- Renforcer l’adaptation au dérèglement climatique et la nécessité de l’adaptation ;
- Intégrer « Une seule santé » dans son acception globale, mêlant l’humain à son écosystème, comme pilier de l’action ;
- Reconnaître les solidarités comme condition sine qua non d’une transition réussie.
En bref, reconnaître la nécessité d'un changement rapide de matrice et ne pas compter uniquement sur l'école pour s'y sensibiliser.
Le Limousin n'est pas épargné
La région Nouvelle-Aquitaine « apparait comme l’une des plus impactées par le changement climatique et l’érosion de la biodiversité », relève la délibération. 2023 devrait être l’année la plus chaude jamais enregistrée, marquée en Limousin par la sécheresse, les canicules à répétition, et de nombreuses espèces menacées.
Pourtant, le texte le précise : « la Région n’est pas encore sur la trajectoire la menant à l’objectif intermédiaire fixé dans le SRADDET en 2030 : la réduction de 45% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2010 et de la consommation énergétique ». Alors que cette dernière a baissé de 5,5% en dix ans.
On reste seule région de France à avoir mobilisé plus de 400 scientifiques et à poursuivre la bifurcation que suppose, pour les politiques publiques, la crise climatique
Alain Rousset, président (PS) de la région Nouvelle-AquitaineLors de la séance plénière à Bordeaux, le 13 novembre 2023
Présents lors de cette séance plénière à Bordeaux, de nombreux sociologues et scientifiques, comme la Paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte ou Gilles Boeuf de l'Office français de la biodiversité, ont rappelé, chiffres à l'appui, l'urgence d'agir.
Tandis que la Première Ministre Elisabeth Borne a annoncé fin septembre le souhait de créer des COP régionales pour le climat, la région Nouvelle-Aquitaine, avec Néo Terra, est précurseur en la matière.
Des débats houleux
Les débats prolongés jusqu'à minuit traduisent d'un débat plus politicien qu'écologique. Parmi les 183 élus présents, les partis de l'opposition regrettent que la parole des scientifiques n'ait empiété sur les débats politiques, et pointent d'une même voix une approche jugée trop « technocratique ».
Le texte comporte des « incohérences » pour les écologistes, des « oublis » pour les centristes.
#Séanceplénière La climatologue @valmasdel expose les risques majeurs du #réchauffementclimatique. Le constat scientifique est alarmant, la feuille de route #NeoTerra 2 insuffisante. « Il faut accélérer l’action », souligne-t-elle. C’est ce que demandent les élus écologistes #NA pic.twitter.com/JUEgFGVpvq
— Elu·e·s écologistes Nouvelle-Aquitaine (@ElusEELVNvleAqu) November 13, 2023
La majorité socialiste, L'Union des démocrates et indépendants et le groupe Renaissance ont voté pour le texte Neo Terra 2. Le parti Les Républicains, le Rassemblement National et les Verts contre ou se sont abstenus.
Neo Terra va poursuivre sa route avec l'appui de la banque européenne d'investissement avec un prêt de 500 millions d'euros pour encourager les mobilités décarbonées.
En Limousin notamment, la région envisage d'encourager les mobilités douces, de désengorger les routes et de préserver la biodiversité en créant de nouveaux espaces protégés.