Les Girondins sont dans la tourmente depuis leur relégation en National 1 actée mardi 5 juillet par la DNCG. Mais le président du club, Gérard Lopez, s'est montré très offensif lors d'une conférence de presse ce jeudi 7 juillet et demande une un nouvel examen du dossier financier du club bordelais;
48 heures après la décision de la DNCG de rétrograder le club des Girondins de Bordeaux en National, son président Gérard Lopez, Thomas Jacquemier, son directeur général délégué ainsi que l’avocat Laurent Cotret du cabinet August Debouzy ont donné une conférence de presse très offensive pour défendre leur dossier financier.
Avant de débuter cette conférence de presse avec 45 minutes de retard, Gérard Lopez a rencontré le maire de Bordeaux Pierre Hurmic et le président de Bordeaux-Métropole Alain Anziani qui vont aider le club.
Gérard Lopez à l'offensive
"On ne mendie pas, on veut que les bonnes décisions soient prises en faveur du club, des trois cents employés et de son écosystème. On a les fonds et le budget pour rester en ligue 2 !" a déclaré Gérard Lopez qui s'est dit "surpris et très attristé" par la décision de relégation en Nationale 1 de la DNCG.
On croit dur comme fer que notre projet tient la route.
Gérard Lopez - président des Girondins de BordeauxSource : conférence de presse le jeudi 7 juillet 2022
Suite à la décision de la DNCG, le club souhaite déposer un recours devant le CNOSF, qui dépend du ministère des sports. Mais pour le faire, elle attend les motivations de la commission du gendarme financier du foot.
"On n'a toujours pas de motivation de la décision, c’est très grave, ça fait 48 h que le club est bloqué, on ne peut pas faire appel sans la motivation. Cela pose un énorme problème, on va arriver le week-end et c'est l’incompréhension de la décision, alors que tout est ok dans le dossier".
Appuyé par l'avocat du club, Laurent Cotret : "nous avons apporté les éléments qui permettent de démontrer qu' il y a une diminution de la dette, c’est très important, et en second point, la fameuse couverture attendue pour l’achat des joueurs à hauteur de 14 millions d'euros".
"Le problème initial portait sur la dette plus de 26 millions et aujourd'hui on a apporté des garanties financières avec un accord signé avec le fonds d'investissement Fortress, et le report des loyers de la part de Bordeaux métropole qui représente cinq millions d'euros"
"On coche toutes les cases d’autant que les juges du tribunal de commerce de Bordeaux ont rendu une ordonnance qui confirme que le club n'est pas en cessation de paiement et que son budget permet d’assurer sa pérennité pendant toute la saison", a répété l'avocat.
Gérard Lopez visé personnellement ?
La DNCG veut-elle se taper la patron des Girondins ? La question a été posée par un journaliste lors de la conférence. Gérard Lopez a répondu que "Ce serait grave et triste, car il y a des salariés et la DNCG se taperait 300 personnes si c’est ça, c’est plus que grave."
"A partir de là, on est bloqué car on ne sait pas ce que l’on nous demande, on ne peut pas donc travailler sereinement sur une solution car on ne sait pas encore une fois ce qui est demandé".
Gérard Lopez est venu répondre aux journalistes vêtu d'une veste bleu marine aux couleurs et logo du club pour montrer "son attachement" aux Girondins. L'homme d'affaires a assuré se battre jusqu'au bout et a demandé une conciliation pour un nouvel examen du dossier par la DNCG, en présence d'une personne mandatée par la FFF.
Encore une chance en Ligue 2 ?
"Si les choses sont bien faites, on peut jouer en ligue 2 car on a l’argent et on a répondu points par points à toutes les demandes qui ont été faites" a insisté le président des Girondins.
En cas d’échec ? "Mon club, c’est Bordeaux. Je me bats pour la bonne cause. Ce qui me révolte, c’est que on fait la comparaison avec des clubs qui ne payaient plus les fournisseurs ce n’est pas la même chose que Strasbourg ou Bastia. On a tout pour réussir : les salariés et l’argent. Si quelqu'un a un problème avec moi qu’il me le dise en face. " Gérard Lopez a aussi souligné l'importance de l’écosystème autour du club, "Les supporters, les élus, tous ces gens se bougent et soutiennent le club, pour ma personne je m’en fous !"
Et Maître Laurent Cotret de renchérir : "la situation va nous mettre en cessation de paiement alors que ce n’est pas le cas. On n’est pas du tout dans cette situation ! Pour aller au tribunal de commerce faut être en cessation pour être en liquidation..."
"On est convaincus de notre dossier parce que des professionnels du secteur financier et du juridique sont convaincus du dossier qui répond point par point. On veut que la conciliation revoit ce dossier sans charge politique en prenant en compte la qualité du dossier".
"Le but, c’est sauver le club et montrer qu’on a les financements nécessaires selon Thomas Jacquemier, le directeur général, il faut que la fédération prenne conscience qu’il faut maintenir le club de Bordeaux en ligue 2".
Gérard Lopez insiste sur la fibre locale. "Le foot ca existe car il y a des supporters une ville une région un centre de formation et des jeunes un engouement populaire pourrait faire passer le message car le club n’existe que pour ça."
La direction espère avoir un retour de la DNCG d'ici à mardi prochain.
"On peut aller jusqu’à la fin de saison sans vendre de joueurs" a martelé Gérard Lopez. "Si la question ultime, c’est que le cash est disponible tout de suite on verra mais pour l’instant on ne le sait pas 48 heures après la décision de la DNCG".
Le club va-t-il mourir ? "Le club a les moyens d’être en ligne 1 ou ligue 2 » assure Gérard Lopez. Il faut un nouvel examen objectif du dossier."
Vous pouvez revoir cette conférence de presse >
Mobilisation générale pour sauver le club
Dès mardi soir, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic et le président de la métropole Alain Anziani ont de leur côté demander dans un communiqué commun à la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, que "le CNOSF puisse se prononcer dans un délai compatible avec la reprise de la saison de la Ligue 2 (30 juillet), sur la portée des garanties apportées par les Girondins de Bordeaux auprès de la DNCG".
Dans un communiqué publié mercredi soir, la ministre des Sports a assuré qu'elle portait "un regard attentif sur le contexte, qui représente un enjeu majeur sur le plan sportif, économique, social et historique pour le territoire et le football national", tout en rappelant que "l'Etat n'est pas légitime à intervenir dans le traitement de ce dossier, qui répond à un cadre juridique précis".
Les supporters bien sûr sont sous le choc. Les "Ultramarines" ont appelé leur club à se battre, "à jouer le 1 ou 2% de chances qu'il nous reste" selon les mots sur Twitter de Florian Brunet, le leader des Ultramarines. Le groupe d'ultras a d'ailleurs appelé dans un communiqué à une "marche de la survie" samedi (16h00) dans les rues de Bordeaux.