Quelques mètres de distances entre un épandage et une habitation ne sont pas suffisants pour éviter une contamination regrettent les défenseurs de l'environnement. La consultation citoyenne lancée par le gouvernement est une "poudre aux yeux" dénoncent-ils.
"Il va falloir cesser les gesticulations et les tartufferies" s'agace Valérie Murat, porte-parole d'Alerte aux toxiques.Pour elle qui a perdu son père, viticulteur, d'un cancer lié à l'usage régulier de produits chimiques sur ses vignes, la seule alternative est d'instaurer "l'arrêt immédiat des pesticides les plus dangereux" et "l'obligation de convertir au bio toutes les terres situées en zone sensible".
A savoir, celles qui sont proches d'écoles, de maisons de santé et de centres sportifs.
"En Gironde, nous avons plus de 130 écoles enclavées dans les vignes. On ne peut pas laisser les élèves baigner dans les vapeurs de produits dangereux d'avril à septembre" argumente t-elle.
Elle souhaite que le gouvernement marque clairement une différence entre les produits de traitement bio et ceux issus de la chimie de synthèse.
"Il y a quand même une différence cruciale entre des produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens ou SDHI et les produits qui n'ont aucun lien avec des pathologies lourdes et irréversibles contrairement aux pesticides de synthèse".
Pour Valérie Murat, cette consultation citoyenne sur les distances de zone d'épandage est "indigne d'un ministre de l'agriculture".
Ci-dessous, le reportage d'Olivier Prax et Dominique Mazères dans une commune entourée de vignes en Gironde, avec les interventions de Raymond Rodriguez, maire de Gauriac, de Valérie Murat porte-parole d'Alerte aux toxiques, et de Cyril Géraud de Générations Futures