Le corps d'une septuagénaire, morte depuis près de trois ans, a été découvert le 31 décembre 2022 dans l'appartement d'une rue commerçante de Libourne. Un drame qui questionne sur le suivi des personnes âgées et isolées.
C'est à la suite d'une fuite d'eau dans un commerce, rue Gambetta à Libourne que les pompiers sont appelés le 31 décembre dernier. En voulant accéder à l'appartement situé au-dessus du magasin, les secours trouvent porte close. Ils décident de pénétrer dans le logement.
Ils découvrent alors un corps momifié dans un lit, selon les révélations de Sud-Ouest le 11 janvier. "C'est le corps d'une femme septuagénaire, morte depuis au moins trois ans", confirme au téléphone ce jeudi Philippe Buisson, le maire PS de Libourne encore touché par cette histoire.
Des courriers dans la boîte aux lettres remontent à 2019. Cela m'a attristé et m'a interpellé, surtout un 31 décembre. C'est tragique et cela en dit long sur l'état de notre société.
Philippe Buisson, maire de Libourne
La gendarmerie de Libourne indique ce matin qu'une enquête est toujours en cours. "On attend les résultats de l'autopsie et de la recherche ADN pour confirmer l'identité de la personne retrouvée. Le corps semble être celui de la personne locataire du logement qui avait 74 ans" indique Guilhem Marois, commandant de la compagnie de Libourne. "Il faut déterminer aussi la cellule familiale".
Personne ne semble avoir voulu prendre de nouvelles de la septuagénaire depuis trois ans qui était aussi malade d'après les enquêteurs. Le loyer était toujours prélevé, le courrier s'accumulait dans la boîte. Les voisins de l'immeuble ne connaissaient pas la dame car ils avaient aménagé après le décès.
Suivi des personnes isolées
"Elle n'était pas connue des services de la mairie pour le portage de repas par exemple" précise le maire.
Ce drame de la solitude lui amène une réflexion sur le suivi des personnes âgées et isolées."La solidarité familiale et de quartier s'exprime moins. On a un registre de personnes seules dans la commune depuis la canicule, mais il faudrait l'améliorer. Je lance un appel : si vous avez une personne isolée dans votre entourage, elle peut être inscrite au CCAS -centre communal d'action sociale- qui peut ensuite prendre de ses nouvelles", dit Philippe Buisson qui évoque le chiffre de 150 personnes âgées vivant seules à Libourne.
La création du registre a été rendue obligatoire après la canicule de 2003 indique le CCAS à France 3 Aquitaine. Il a été utilisé aussi pendant le confinement et lors de périodes de grand froid. "L'inscription est sur la base du volontariat" précise David Barreau, directeur du CCAS qui constate qu'il y a de plus en plus de personnes seules qui veulent rester à domicile le plus longtemps possible.