Les gendarmes de Nouvelle-Aquitaine ont démantelé un réseau de voleurs de voitures, qui opéraient avec un boîtier électronique pour pirater les véhicules. Cette méthode sans dégradation permet d'encoder une nouvelle clé de démarrage du véhicule. Ne reste plus qu'aux malfaiteurs qu'à maquiller la voiture avant de la régulariser administrativement, à l'aide de complices.
C'est une technique de vol sans dégradation, extrêmement difficile à déjouer, qui fait de plus en plus de victimes. Les gendarmes de Nouvelle-Aquitaine ont annoncé l'interpellation de 11 personnes, suspectées de s'être adonné au "mouse jacking", ou vol à la souris.
"Mouse jacking" ou vol à la souris
En début d'année 2024, quatre voitures ont été dérobées selon ce procédé à Libourne en Gironde. L'un de ces véhicules est retrouvé quelques temps après en Dordogne, et deux individus interpellés dans la foulée. "Ils expliquent faire partie de l’équipe ayant dérobé les quatre voitures et indiquent leur manière d’opérer", précise la gendarmerie.
Cette dernière consiste dans un premier temps à ouvrir le véhicule à l’aide d’une tige, puis une fois à l’intérieur, à encoder une nouvelle clé de démarrage en se connectant sur la prise diagnostic du véhicule à l’aide d’un boîtier.
Gendarmerie Nationale
La technique du "mouse jacking" nécessite, à la base, de la dextérité et des connaissances en informatique. Après avoir repéré une voiture, les voleurs l'ouvrent à l'aide d'un outil ou d'un double des clés réalisé par un complice, avant de brancher un boîtier sur l'ordinateur de bord. Une méthode permettant ensuite d'encoder une nouvelle clé de démarrage.
Des rôles bien définis
A la suite de l'interpellation des deux malfaiteurs, une enquête est ouverte et prise en charge par la Section de Recherches de Bordeaux et la compagnie départementale de Libourne. Les "investigations minutieuses menées par les enquêteurs, complétées par des surveillances, permettent d’identifier les membres de cette équipe spécialisée et de définir le rôle de chacun", poursuit la gendarmerie. À savoir : le donneur d'ordre, le voleur, le receleur, ou encore le "Siveur", soit celui qui écrase les données du SIV, le Système d'immatriculation des véhicules.
Au total, ce sont une trentaine de véhicules volés qui sont recensés, dont une partie a déjà été replaquée, maquillée et régularisée administrativement. Sur ce dernier point, les forces de l'ordre affirment avoir ciblé "deux établissements supects", en Gironde et dans les Bouches-du Rhône.
Onze interpellations
Le 5 novembre, une opération coordonnée par les gendarmes est déclenchée simultanément en Dordogne, en Gironde, dans l'Aisne, les Alpes-Maritimes et la Seine-Saint-Denis. Onze suspects sont interpellés, dont une majorité déjà connue pour des faits de vols, violence, ou encore infractions sur les stupéfiants. "Les perquisitions permettent de découvrir plusieurs véhicules volés, de nombreux documents administratifs français et étrangers (Allemagne, Belgique), de nombreux téléphones et autres clés de voitures de marques différentes, un adaptateur ODB pour le diagnostic ainsi que du numéraire", détaillent les gendarmes.
Plusieurs saisies incidentes de stupéfiants ainsi qu’une arme de poing ont été réalisées au domicile d’un des mis en cause.
Gendarmerie Nationale
À l'issue des gardes à vue, cinq personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire.