L'heure est au bilan pour le réseau de transports bordelais TBM. En 2024, les agressions envers les agents ont nettement augmenté dans les bus et les tramways de la métropole. Quant aux altercations entre personnes, le chiffre a doublé cette année. La moitié d'entre elles sont des agressions sexistes et sexuelles.
"On a un sentiment d’insécurité". Place des Quinconces, cette usagère attend patiemment le tramway, pour aller travailler. "Les personnes qui crachent, celles qui bousculent ; quand on sort de chez nous, on n'a pas envie d'endurer tout ça."
Des incivilités relatées par une majorité d'usagers et désormais traduites en chiffres pour l'année 2024.
Une majorité d'agressions sexuelles
Entre janvier et novembre dernier, plus de 3 000 signalements ont été réalisés sur le réseau TBM, de la perturbation trafic aux agressions, soit une hausse de près de 15% par rapport à 2023. Hausse similaire également pour les agressions envers les agents : 317 ont été dénombrées cette année, même si les agressions physiques sont plus rares que l'an passé (60 cas).
“On a mis en place de nouveaux moyens de remontée d’information, explique Laurent Offroy, directeur d'exploitation du réseau TBM, pour justifier la hausse des chiffres. Ainsi, nous collectons plus de données, les gens parlent beaucoup plus et il y a une tolérance moindre à l’égard des altercations, à l’incivilité et aux violences verbales."
Parmi ces canaux de communication, le dispositif Angela permet de signaler des agressions sexistes ou sexuelles depuis les transports en commun. Soixante-et-onze agressions de ce type ont été remontées en 2024, dont la majorité signalées à l'aide de ce service. Là encore, le chiffre est à la hausse, il représente même 50% des 146 altercations entre personnes qui ont eu lieu en 2024 : "On est dans une grande métropole, et malheureusement, on constate la même tendance d'augmentation des incivilités que dans toutes les autres grandes métropoles."
Intervenir rapidement
Pour pallier ces agressions, trois équipes quotidiennes sont prêtes à intervenir rapidement en cas de signalement, selon le gestionnaire du réseau. Et l'accent est mis sur la formation des agents "pour qu'ils soient plus présents et plus visibles afin d'intervenir dans les meilleures conditions." Un PC sécurité relié aux systèmes radio des agents a notamment été mis en place.
Notre engagement c’est qu’ils interviennent en moins de dix minutes.
Laurent OffroyDirecteur d'exploitation du réseau TBM
"Notre engagement, c'est qu’ils interviennent en moins de dix minutes, explique Laurent Offroy, directeur d'exploitation du réseau TBM. En moyenne, en 2024, ils sont intervenus en huit minutes".
Côté syndicat, le problème est davantage métropolitain. Yvan Faure, délégué Force ouvrière (FO), réclame "une police des transports, avec une présence des forces de l'ordre plus importante sur le réseau."