Le nombre d'automobilistes tués sur les routes est en baisse de 9% en 2021 en Gironde. En revanche, le nombre de cyclistes victimes a augmenté avec l'engouement autour du vélo depuis la pandémie, comme par exemple à Bordeaux.
Vélo sans lumière, voiture qui déboite, l'accident est vite arrivé. A Bordeaux et dans l'agglomération, ils sont partout, et de plus en plus nombreux depuis 2020. La cohabitation avec les voitures, les bus et le tramway n'est pas toujours facile, et même parfois dangereuse. Les vélos sont plébiscités par les usagers de la route, mais attention danger, et surtout prudence !
Pas assez d'infrastructures pour les cyclistes à Bordeaux
"Les axes où il y a une piste cyclable ça va, sinon c'est plus difficile", témoigne une cycliste.
Le département de la Gironde et Bordeaux ne sont pas suffisamment équipés en pistes cyclables ou en axes protégées pour les vélos alors que la pratique s'est envolée depuis le début de la pandémie.
"C'est à tout le monde d'être responsable sur la route, et à faire attention aux autres, les cyclistes, les voitures et les piétons" selon une autre cycliste bordelaise croisée barrière du Médoc ce mercredi matin 2 février.
Du côté de Vélo-cité, une association bordelaise pour la promotion et le développement du vélo en ville, on espère beaucoup du plan vélo à Bordeaux porté par le nouveau maire écologiste Pierre Hurmic et la métropole qui prévoit d'étendre les pistes cyclables et d'augmenter les itinéraires protégés dans les prochaines années.
On veut faire du vélo sans stress, on veut des aménagements séparés. Il n'y a pas ce qu'il faut actuellement dans l'agglomération, le compte n'y est pas.
Benoit Gilliot - coordinateur de l'association Vélo-CitéFrance 3 Aquitaine
"D'ici la fin du mandat du maire de bordeaux, il y a une ambition assez forte qui nous donne de l'espoir mais, est-ce que les moyens financiers et humains seront là ? Il faut changer les rues donc il ne faut pas relâcher. Le plan vélo prévoit notamment des voies expresses dédiées aux vélos, le cycliste pourra traverser les carrefours sans jamais s'arrêter ou presque".
Comment faire du vélo en toute sécurité ?
Il existe des cours de sécurité routière pour les cyclistes. Face à l'augmentation des usagers sur les route, ils peuvent s'avérer très utiles. "Pour faire du vélo en toute sécurité, il faut tout d'abord savoir freiner. Il faut aussi respecter le code de la route comme un automobiliste, et aussi anticiper la circulation et l'utilisation des aménagements et c'est peut-être le plus dur. Il faut de la pratique en ville", explique Sébastien Rousseau moniteur de vélo à Vélo-Cité.
L'équipement est aussi primordial. Un casque sur la tête et un vélo complet. Il faut deux freins, un frein avant et un frein arrière. Deux catadiopes sur les rayons de la roues avant et arrière, un timbre pour klaxonner en cas de danger, et surtout une lumière, insiste un vendeur de vélos installé à Bordeaux.
Le nombre de cyclistes tués en augmentation
En Gironde, l’accidentalité sur la route, tout transport confondu, est en recul par rapport à la moyenne annuelle 2015- 2019 avec 1 378 accidents corporels qui ont occasionné le décès de 71 personnes, contre 74 en moyenne sur 2015-2019. Il y a eu 1 690 blessés, contre 1 784 en moyenne sur 2015-2019, selon un rapport de la préfecture de la Gironde.
En recul, sauf pour les cyclistes. Avec 9 décès en 2021 contre 4 en moyenne entre 2015 et 2019.
Au plan national, 226 cyclistes ont été tués. C'est la première fois depuis 20 ans que le nombre de cyclistes tués sur les routes dépasse la barre des 200 selon l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière, soit 39 de plus et 48 de plus qu'en 2020.
Et le nombre de personnes en trottinettes électriques ( 22 décès) a plus que doublé par rapport à 2019.
Cette hausse est davantage marquée hors agglomération ( +35 % en 2021) "où les vitesses élevées des usagers motorisés rendent les cyclistes plus vulnérables", explique l'Observatoire.
Les principales causes des accidents mortels restent la vitesse (39 % soit + 6 points par rapport à la moyenne annuelle 2016-2020) et la consommation excessive d’alcool (23%) ou l’usage de stupéfiant (14 %) qui augmentent de + 2 à 3 points par rapport à la moyenne des 5 années précédentes, toujours selon le rapport de la préfecture de la Gironde.
Les chiffres au plan national
2947 personnes sont mortes sur les routes de France métropolitaine en 2021, soit une baisse de 9 % par rapport à 2019 selon l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière. Dans le détail, 1411 automobilistes tués et 670 décès d'utilisateurs de deux roues motorisés. Ce chiffre passe à 3221 avec les morts en Outre-mer.
Le nombre de tués baisse quelle que soit la classe d’âge, à l’exception des moins de 18 ans et des 65-74 ans. Les plus touchés par les accidents mortels sur la route sont les 18-24 ans.
L’année 2020 étant atypique, l’accidentalité routière est comparée à l’année 2019.
L'observatoire remarque que le couvre-feu instauré en 2021 en raison de la pandémie de Covid, ainsi que la fermetures des discothèques "ont pu limiter les déplacements notamment festifs". Le télétravail a pu aussi jouer un rôle dans cette baisse de mortalité sur les routes.
En 2020, 2550 personnes ont été tuées sur les routes, un chiffre historiquement bas, le plus bas niveau depuis l'après-guerre, en raison de la crise sanitaire.
Les chiffres en Nouvelle-Aquitaine ►
Selon l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière ( ONISR), en 2020, il y a eu 3900 accidents mortels dans notre région, 298 tués, 4754 blessés et 1560 hospitalisés.