Ce dimanche 21 janvier, des rassemblements étaient organisés dans plusieurs villes de Nouvelle-Aquitaine pour protester contre la loi immigration. À Bayonne, Pau, Bordeaux, Poitiers ou encore Limoges, Niort et Saintes, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues.
Dans quatre jours, le Conseil constitutionnel devra rendre sa décision au sujet de la loi immigration et de la conformité du texte qui divise le pays depuis plusieurs mois. À Bayonne, Niort, Limoges, Bordeaux ou Saintes, des mobilisations étaient, de nouveau, organisées ce dimanche 21 janvier. Tour d'horizon en images.
3 000 à Bordeaux, 600 à Pau, 500 à Bayonne
La mobilisation est massive. À Bordeaux, place de La Bourse, environ 3 000 personnes étaient rassemblées. Parmi elles, des élus étaient présents. Tous répondaient ici à l'appel des 200 personnalités contre la "victoire des idées de l'extrême droite".
Du monde à Bordeaux ✊ #Immigration pic.twitter.com/KOmtQixs9l
— Nicolas THIERRY (@nthierry) January 21, 2024
À Bayonne, malgré le froid hivernal, les manifestants ont répondu à l'appel : près de 500 personnes selon notre équipe sur place. Une trentaine d'associations, partis et syndicats s'étaient donnés rendez-vous à 11 h devant la sous-préfecture pour dénoncer une loi "inhumaine".
"C'est une loi rêvée pendant longtemps par l'extrême droite, aujourd'hui promulguée par des gens élus de nos territoires. Des économistes ont démontré qu'elle va toucher 130 000 personnes dont 60 000 enfants qui vivent et travaillent sur notre territoire", martèle Jean-Marc Sarthou, membre d'un groupe d'accueil au Pays basque venu manifester.
Leur ville étant située sur l'un des chemins de migrations, de nombreux Bayonnais se disent sensible à cette question. "On connaît tous les risques qu'ils prennent pour traverser ces 60 m de Bidassoa", rappelle un manifestant.
La mobilisation était également au rendez-vous à Pau, en Béarn. "On a une loi qui ne sert à rien, basée sur un faux diagnostic, on n'a pas de crise migratoire, mais un problème dans l'accueil. Il faut plutôt une vraie politique d'hospitalité", martèle Vincent Cabanel, du Collectif pour le respect des droits pour les étrangers. Dans la capitale béarnaise, entre 600 et 700 personnes ont défilé dans les rues.
"France, terre d'accueil"
À Limoges, le cortège a pris la direction de la préfecture ce dimanche matin. On dénombre plusieurs centaines de personnes, jusqu’à un millier au plus fort de la manifestation, selon notre équipe sur place.
Dans le rassemblement, associations, partis politiques, mais également des citoyens venus exprimer leur désaccord face à cette loi. Ainsi, une manifestante se dit « choquée ». « Je suis petite fille, arrière-petite-fille de résistants espagnols. Mes grands-parents, ma tante ont été accueillis en France, terre d’accueil."
Le rassemblement a ensuite fait une pause place Carnot pour plusieurs prises de paroles.
En Corrèze, deux autres rassemblements étaient organisés à Brive et à Tulle, à 15 heures.
Rassemblements en Poitou-Charentes
À Poitiers, 1 200 personnes se sont mobilisées. C'est le cas de Florence Harris, conseillère départementale PCF, venue manifester pour l'abandon de cette loi. "Les étrangers en France ont déjà tellement de difficultés, il n’y avait pas besoin d’en rajouter. Cette loi est discriminatoire. Rien que pour toucher les allocations, il va falloir plus de délais et c'est une rupture d'égalité. Moi, je plaide pour que le président ne la promulgue pas et sinon j'espère que le Conseil constitutionnel la censurera."
À Saintes, la manifestation a rassemblé près de 400 personnes ce dimanche matin. Parmi les mesures qui suscitent la colère des manifestants : l'instauration de quota migratoire ou encore le durcissement des conditions à remplir pour percevoir des prestations sociales. "Je trouve que la France est un pays cosmopolite et que ce serait perdre de sa richesse que de suivre cette Loi immigration. Donc, on est là aussi pour soutenir des amis à nous et continuer de se battre pour des valeurs." , raconte une jeune femme présente dans le cortège.
"C'est un virage très très dangereux, explique cette autre manifestante. On vire vraiment vers l'extrême droite. À un moment, il faut appeler un chat, un chat."
Rassemblement également à Niort, avec près de 500 personnes.
D'autres rassemblements étaient organisés ce samedi en France, comme à Guéret en Creuse, où nos confrères de France Bleu ont dénombré soixante-dix personnes.
70 personnes sont rassemblées ce samedi matin à Guéret pour protester contre la loi immigration pic.twitter.com/IkcWrbiaI2
— France Bleu Creuse (@FBCreuse) January 20, 2024