Le collectif migrants Bordeaux voulait dénoncer les expulsions de migrants par une action non violente. Selon lui, la préfecture ne propose aucune alternative d'hébergements et la santé des migrants est mise en danger.
Sur sa page Facebook, le collectif se présente comme "une organisation à l’initiative de personnes migrantes vivant à Bordeaux". Il a été créé pour "relayer [leurs] revendications, [leurs] besoins, [leur] quotidien mais également [leurs] soutiens".Selon ce collectif, "depuis mai dernier, la préfète de la région expulse à marche forcée les différents squats de la région bordelaise au mépris des conditions humaines les plus élémentaires".
Le 11 juillet dernier, une centaine de personnes, dont des familles avec enfants, a été expulsée de la Zone du Dehors à Saint-Médard en Jalles. Le 9 juillet, c'était une soixantaine de personnes qui avait été évacuée d'un squat du quartier Saint-Michel à Bordeaux. Certains se sont réfugiés à la Bourse du travail, accompagnés par plusieurs associations humanitaires et caritatives comme Ovale Citoyen, Médecins du Monde et Attac.
Ce samedi, le collectif voulait donc attirer l'attention sur la situation de ces migrants et appelait à un "die in", une forme de protestation par laquelle des manifestants simulent la mort. Entre 200 et 250 personnes ont entendu leur appel.
Un "cortège de gilets jaunes" s'est joint à eux, a constaté notre journaliste sur place Clélia Bayard.Environ 200 personnes réunies pour le « Die In », rejointes par un cortège de #GiletsJaunes pic.twitter.com/QREjREQFiK
— Clélia Bayard (@cleliabayard) July 27, 2019
Le collectif estime que la préfecture ne propose aucune "véritable solution alternative d'hébergements ", les différents lieux d'accueil sont "bondés" estime-t-il, "La santé des expulsés est mise en danger", "aggravée par la canicule".
De son côté, dans un communiqué publié hier vendredi, la préfecture explique avoir reçu Mme Versigny, secrétaire générale de l’union départementale de la CGT et M. Puech , président de l’association Ovale Citoyens afin d'évoquer la situation "des personnes accueillies à la Bourse du travail à Bordeaux afin d’envisager des propositions d’hébergement".
A la demande de la préfète, le Samu social a établi un "diagnostic social" jeudi 25 juillet. L'équipe, composée de travailleurs sociaux, infirmiers et d'un bénévole de l’association Ovale Citoyens a mené des entretiens "dans la langue choisie par les occupants".
"59 personnes d’origine et de provenance diverses" étient présents à la Bourse du travail :
- "41 hommes isolés dont 21 demandeurs d’asile, 11 disposant d’un titre de séjour et 2 se déclarant mineurs ;
- 3 familles (18 personnes) : 1 en demande d’asile, 1 disposant d’un titre de séjour et 1 ayant une carte de résident" détaille la préfecture, qui assure que "la situation des demandeurs d’asile est déjà en cours d’instruction par l’OFII, chargé d’identifier pour chaque personne une solution d’hébergement dans l’un des centres de la région Nouvelle-Aquitaine".
Quant aux personnes qui se sont déclarés mineurs, elles "seront orientées au service d’accueil et d’évaluation des mineurs non accompagnés (SAEMNA), relevant du conseil départemental de la Gironde".
Enfin, "les familles se verront proposer une solution d’hébergement adaptée à leur situation" s'engage la préfecture.