Etudiants à Bordeaux : les astuces pour se loger à petit prix

C'est sans doute le plus gros casse tête pour les 90 000 étudiants de la métropole bordelaise : trouver un logement dans l'une des villes les plus chères de France. Cohabitation chez un senior, mise en relation via des associations... certaines astuces permettent cependant de faire baisser le loyer.

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Se loger en métropole bordelaise pour moins de 400 euros par mois ? Le Graal quand on est étudiant. Une quête d'autant plus difficile quand on est nouvellement arrivé dans la ville, et qu'on peine à se faire un réseau. 

Après avoir épluché les annonces immobilières, évité tant bien que mal les annonces trop alléchantes souvent synonymes d'arnaques, patienté vaillamment dans la queue pour tenter de visiter un appartement sombre et exigu… et s'être vu opposer un énième refus, le découragement se fait logiquement ressentir. "A chaque rentrée, on a des étudiants qui dorment dans leur voiture ou se cachent dans un coin de la fac pour passer la nuit", reconnaît Kevin Dagneau, vice-président de la vie étudiante à l'université Bordeaux Montaigne.

Si la solution miracle n'existe pas, voici quelques pistes  pour trouver un logement, l'équiper à petit prix et bénéficier d'aides financières qui peuvent aider tous les étudiants en recherche d'un toit.

Cohabiter avec une personne âgée

Et si on partageait un logement avec un senior ? Le concept de cohabitation intergénérationnelle séduit de plus en plus, et pas seulement pour l'avantage financier qu'il représente.

"Les étudiants qui nous contactent veulent vivre avec quelqu'un, chez quelqu'un", assure Elise Renet, directrice  de "Vivre avec". L'association, basée à Mérignac, propose une quarantaine de logements sur l'ensemble de la métropole bordelaise. Le principe est simple : les étudiants prennent une chambre vacante du logement du ou de la senior, qui, en échange "attend une présence conviviale", poursuit la directrice de l'association.

Il n'y a pas un nombre d'heures de présence attendue. Il s'agit plutôt d'échanges, de discussions ou de petits services rendus au quotidien, comme sortir une poubelle ou passer à la poste.

Elise Renet, association "Vivre avec"

 

"Chacun veille sur l'autre"

Une présence rassurante, pour la personne âgée et ses proches, mais aussi pour les plus jeunes qui parfois quittent le nid pour la première fois. "Chacun veille sur l'autre", sourit Elise Renet.

L'étudiant(e) locataire dispose d'une chambre meublée, ou d'une dépendance dans le jardin, et d'un accès aux parties communes. Le prix, fixé par l'association, défie tout concurrence : entre 100 euros et 250 euros par mois. Si le locataire est libre de ses sorties, il ne peut, en revanche, recevoir du monde à son domicile.

Il reste encore des offres de seniors en recherche de leur binôme, assure l'association. Tout étudiant ou personne âgée intéressée par la formule peut déposer un dossier sur le site de l'association "Vivre avec".

Colocation dans un logement social

Après la cohabitation, la colocation. La formule est connue et séduit les petits budgets et/ou les amateurs de soirées conviviales. Une simple entrée "trouver une colocation à Bordeaux" sur un moteur de recherche permet déjà d'accéder à de nombreuses offres. Pourtant, les aspirants à la colocation restent plus nombreux que ceux en mesure de proposer une chambre.

C'est pour répondre à ce déficit d'offres que l'association l'Aclef  propose depuis 2020 un nouveau dispositif à Bordeaux : Coopcoloc, soit des colocations dans des logements du parc social.

L'association travaille en partenariat avec les bailleurs sociaux. Elle loue des logements nus, qu'elle équipe principalement avec du mobilier de seconde main avant de proposer ces logements meublés à la colocation. Pour l'heure, elle dispose de 31 logements sur Bordeaux, Gradignan et Talence, et quelques 76 étudiants bénéficient du dispositif.

"Près de 80% des étudiants sont éligibles au logement social, même si beaucoup d'entre eux ne le savent pas"

Les candidats doivent être étudiants, quelle que soit leur formation, et être âgés de moins de 30 ans. Ils remplissent en ligne, un formulaire déclaratif, qui sera ensuite vérifié. "Les dossiers sont acceptés sur les critères du logement social. Disons qu'il ne faut pas être trop riche, simplifie  Anne-Cécile Dockès, directrice de l'Aclef. Mais environ 80% des étudiants sont éligibles au logement social, même si beaucoup d'entre eux ne le savent pas".

Des garants sont demandés, avec possibilité d'en avoir deux. "Il n'y a pas de mise en concurrence chez nous. Nous ne faisons pas visiter à plusieurs candidats avant de ne garder que le meilleur dossier. ", insiste la directrice de l'Aclef.  Une fois acceptés, les postulants se retrouvent sur liste d'attente, et patientent entre quinze jours et un mois et demi avant de se voir proposer des visites.

La majorité des colocations sont mises en place par l'association, "mais lorsque des personnes viennent en groupe, nous essayons de tout mettre en œuvre pour pouvoir les loger ensemble", précise Anne-Cécile Dockès. Prix moyen de la location : 380 euros charges comprises, ce qui inclut également les frais d'équipement et d'ameublement du logement. Le bail, individuel, ouvre droit aux aides de la CAF.

Voir le reportage de France 3 Aquitaine

Accompagnement des étudiants

Une fois les étudiants logés, l'Aclef les accompagne et favorise les rencontres entre les différents occupants des colocations. "Si on voit qu'il y a un retard de loyer, qu'un locataire a perdu son emploi, on prend contact avec l'étudiant pour l'orienter vers les services sociaux", ajoute Anne-Cécile Dockès. De même on intervient si il y a un souci entre colocataires, ou avec les voisins".

La colocation est vraiment au cœur de ce que nous portons. Et, ces derniers mois, la crise sanitaire a vraiment rendu visible l'importance de ne pas vivre seul(e).

Anne-Cécile Dockès, directrice de l'Aclef

Le grand classique : les logements du Crous

Ces sont les logements étudiants par excellence. Le plus souvent placés à proximité des universités ou écoles, il s'agit de logements meublés, à tarifs limités, sans frais d'agence et ouvrant droit aux aides de la Caf. Disons-le d'emblée, en ce mois de septembre,  si vous souhaitiez bénéficier d'un logement du Crous, il est trop tard pour postuler pour l'année 2021-2022. Les attributions ont été délivrées en juin, même si la phase complémentaire reste ouverte.  

La première étape consiste à remplir en ligne un Dossier social étudiant (DES). (à remplir en début d'année calendaire) et de cocher la case : "je demande un logement".

C'est ce DSE, qui définit l'échelon de bourse auquel l'étudiant a éventuellement droit ainsi qu'un indice social, qui détermine par la suite un classement dans les attributions de logement. Une fois le DSE validé, à charge pour l'étudiant(e) de formuler ses vœux en matière de logement sur trouverunlogement.lescrous.fr. Dans la métropole bordelaise, le Crous compte 25 résidences, du T1 au T5, avec des loyers oscillant entre 205 euros (en cas de colocation) à 748 euros.

A noter que le Crous dispose de quelques logements d'urgence pour pallier les situations les plus alarmantes.

 

Retrouvez le résumé de nos astuces en vidéo

A quelles aides prétendre ?

Les APL : l'aide personnalisée au logement reste la plus connue des aides, pour les étudiants comme pour tous les locataires. Gérée par la Caisse d'allocations familiales, elle est attribuée sur des critères précis : situation professionnelle, ressources et composition du foyer, lieu de résidence… La demande se fait sur le site de la CAF, qui propose également un simulateur afin d'estimer le montant auquel chacun peut prétendre.

Mobili jeunes : cette subvention, dont le montant varie entre 10 et 100 euros, est à destination des étudiants en alternance dans le secteur privé non agricole*. Elle est destinée aux moins de 30 ans, en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation, dont le salaire mensuel brut est inférieur ou égal à 100% du SMIC. La demande s'effectue sur le site d'Action logement
Elle est distribuée pendant une durée maximum de 12 mois, mais la demande est renouvelable.

*Les étudiants en alternance du secteur agricole peuvent eux bénéficier d'Agri mobili jeunes, d'un montant maximum de 300 euros par mois. La demande s'effectue également sur le site d'Action Logement

La garantie visale : à destination des personnes qui n'ont pas de garant à leur l'entrée dans le logement.
Avec ce dispositif, Action logement devient votre garant auprès du bailleur. Si le locataire ne paie pas son loyer,  Action logement rembourse le propriétaire et le locataire devra à son tour rembourser Action logement. Tous les jeunes âgés de 18 à 30 ans peuvent en bénéficier.

La demande se fait en ligne sur le site visale.fr

Locapass : Egalement proposée par Action logement, cette avance, permet de financer le dépôt de garantie exigé à l'entrée dans le l'habitation.
Celui-ci est alors versé en intégralité au bailleur, et le locataire rembourse Action Logement, sans intérêt, et sur 25 mois maximum.
Attention, pour en bénéficier pendant ses études,  il faut être en formation professionnelle ou ou salarié. La demande se fait sur le site d'Action logement.

Aide aux étudiants : retrouvez sur cette carte les aides que nous avons recensées dans différents secteurs partout en France > 

 

Et pour s'équiper, on fait comment ?

Acheter un sommier, une cafetière, ou un clic-clac… Autant d'indispensables qui grèvent fortement le budget des étudiants lors de leur emménagement.
Pour diminuer les coûts, nombreux sont ceux qui ont recours à la seconde main. Au-delà des classiques sites de revente comme le Bon coin ou le Market place de Facebook, il existe également des plateformes de dons, comme Geev,. Chacun y donne, ou récupére, de la nourriture ou des objets dont il n'a pas l'utilité.

A Bordeaux, l'association Etu'récup a pour mission de lutter contre la précarité. Elle s'est spécialisée dans l'anti gaspi et la revente d'objets à prix mini pour les étudiants, et les autres. "Nous collectons beaucoup de dons de particuliers, des objets que nous remettons en état et qui reviennent sur le circuit via notre boutique solidaire", explique Sarah Mauguin, représentante de l'association.


A la Ressourcerie, située sur le campus à Pessac, (18 avenue de Bardanac) les prix sont mini. "On peut avoir un micro ondes à 15 euros, des canapés à partir de 30 euros, un sac à main à 2 euros, détaille Sarah Mauguin. Ceux qui peuvent donner plus le font, ce qui va permettre par exemple à un étudiant dans le besoin de s'équiper en vaisselle pour 0,50 euros". L'accès est ouvert à tous, sous réserve d'une adhésion annuelle au montant libre.

A noter : l'association organise sa grande brocante de rentrée annuelle ce dimanche 12 septembre de 12h à 20h sur le campus de Pessac, au niveau de l'arrêt Doyen Brus.

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