Votée ce mercredi à l'Assemblée Nationale, la loi de moralisation de la vie publique fait encore débat. En particulier un de ses volets majeurs, celui de la réserve parlementaire. En Aquitaine, sa suppression divise.
Dans l'hémicycle, le texte a été voté ce mercredi à une large majorité. Pourtant, la nouvelle loi sur la moralisation de la vie publique, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, ne fait pas l'unanimité auprès des députés Aquitains. Le point de discorde : la fin de la réserve parlementaire.
En la supprimant, le gouvernement met fin à une enveloppe de 130 000 euros, allouée à chaque élu pour le financement des associations et des communes. Marie Récalde, ancienne députée PS de la 6e circonscription de la Gironde, y voit un signal fort : "Je m'interroge sur une volonté d'affaiblissement du Parlement".
Loïc Prudhomme, député France Insoumise de la 3e circonscription de Gironde, voit également la fin de la réserve parlementaire d'un mauvais oeil. Tout comme son groupe parlementaire, il s'est abstenu de voter, mercredi. Selon lui, sa suppression "laisse en suspend de nombreuses questions sur le financement de la vie associative aujourd'hui. [C'était] pour nous un problème de clientélisme avéré".
Du côté de la République En Marche, les élus semblent se ranger en faveur du texte. Florent Boudié, député de la 10e circonscription de Gironde, y voit la fin de ce clientélisme :
La plupart [des députés] en font une répartition impartiale, avec des critères sur projets. Mais potentiellement, il y a un usage de dérives qui peut exister dans un certain nombre de territoires.
Il ajoute : "Nous souhaitons qu'il y ait un dispositif qui permette d'accompagner les communes rurales et les petites associations. Ce sera discuté dans le cadre de la loi de finance, dès le mois de septembre".
► Florent Boudié était l'invité du 19/20 de France 3 Aquitaine. Regardez son intervention :
Le député espère même aller plus loin à l'avenir. Il déclare : "J'espère qu'il y aura de nouvelles étapes pour la moralisation de la vie publique. Nous avons posé les jalons de ce que nous voulons représenter, du nouvel état d'esprit que nous voulons impulser en France".
Dans l'ensemble, anciens et nouveaux députés semblent ne pas trouver leur compte dans cette loi. Pour certains, elle ne va pas assez loin. Pour d'autres, c'est un affaiblissement des institutions.
► Revoir le reportage de Patricia Mondon et Guillaume Decaix :