Le constructeur automobile Ford a refusé la nouvelle offre de Punch Powerglide pour racheter son usine de Blanquefort en Gironde. C'est le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises qui l'a annoncé aux syndicats lors d'une réunion audio jeudi midi. Il n'y a donc plus de repreneur.
C'était une course contre la montre. Il fallait convaincre l'Américain Ford d'accepter l'ultime offre du repreneur candidat, le Belge Punch, présentée lundi 18 février.
Le couperet est tombé ce jeudi, Ford n'en veut pas. Ce qui fait dire à Philippe Poutou au nom du syndicat CGT-Ford :
C'est le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises Jean-Pierre Floris qui l'a annoncé aux syndicats lors d'une réunion audio jeudi midi. D'ailleurs, les dirigeants de Punch ne se sont pas présentés à la réunion téléphonée de ce jeudi.Conséquence immédiate, l'hypothèse d'une reprise par Punch s'écroule officiellement et même assez lamentablement.
" Nous n'avons pas plus de précisions sur la façon dont cela s'est passé, on suppose que Ford a été expéditif et aussi peu coopératif qu'auparavant. "
Francis Wilsius, élu régional et ancien de Ford, n'avait guère d'espoir. Il était présent à la dernière réunion à Bercy lundi.
J'ai eu l'impression que le ministre se donnait bonne conscience. Il n'y avait en fait rien de nouveau de la part de Punch, ni de Ford.
L'issue était donc attendue... Ford va donc rapidement confirmer la fermeture de l'usine et finaliser son PSE dans les jours qui viennent.
Pour Philippe Poutou, " La fermeture de l'usine reste pour nous injustifiable et scandaleuse (Ford fait des milliards de dollars et a empoché des dizaines de millions d’euros). Le gâchis est énorme, 850 emplois directs et près de 2000 emplois induits. C'est une catastrophe pour la région." (.. ) " nous refusons de nous résigner à cette liquidation, que nous refusons que l'usine devienne une friche. "
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C'est l'étape à venir qui s'annonce très longue. Tout converge vers une reconversion du site explique Francis Wilsius qui suit le sort des Ford Blanquefort. "On va travailler sur la revitalisation du site. Il faut qu'on s'y mette tous. L'Etat va être à la manoeuvre, il a la responsabilité de la revitalisation, le Préfet va nommer quelqu'un. "
Mais pour l'élu, aucune possibilité de faire venir une grande entreprise pour occuper ce site immense. Il compte plutôt sur des TPE, PME, façon pépinière d'entreprises de moins de 100 salariés.
Alors quelle place pour les salariés licenciés ? " Pour la très grande majorité, ils souhaitent partir dans le cadre du PSE avec les conditions proposées par Ford. " La moyenne d'âge des salariés est autour de 50 ans.
En revanche, Francis Wilsius est beaucoup plus inquiet pour une autre catégorie de salariés :
Pour le représentant des salariés, Philippe Poutou : " Il doit y avoir un plan B ! Et cela ne doit surtout pas être, ce à quoi se prépare Etat, un plan de « revitalisation » solution pipeau et en rien « originale".Les centaines de salariés de la sous traitance qui vont perdre leur emploi et ne partiront qu'avec un minimum légal, sans aide à la reconversion...
Le député LREM Benoit Simian, qui était également présent lors de la dernière réunion lundi avec le ministre Le Maire est déjà dans la perspective de l'après Ford. Un destin lié au développement de l'hydrogène.
Pour le site de Ford @blanquefort_ dans l’intérêt du personnel,entre un repreneur à l’équilibre fragile & un PSE OU un PSE accompagné d’un généreux accord de reindustrialisation de plusieurs millions,faisons le choix d’un nouveau projet industriel tourné vers les #ENR #hydrogène pic.twitter.com/LlTFUPvP9L
— Benoit Simian (@BenoitSimian) 21 février 2019
C'est une nouvelle ère qui s'annonce à Blanquefort, quelque soit la solution engagée.