D'Alain Juppé à Alain Rousset, les leaders politiques découvrent le calendrier qui conduit à la fermeture du site. Le gouvernement aussi dénonce l'attitude du groupe américain.
Dans 15 jours, début du processus du PSE, plan social... Voilà l'annonce faite aux salariés lors du CE de ce jeudi 7 juin.
Pour les élus de la métropole et le patron de la région, c'est la réaction en chaîne.
Les collectivités ont eu à coeur d'aider Ford et ce soutien a permis de créer un outil de production et des compétences répondant aux dernières exigences de l'industrie automobile. La pilule est amère pour les collectivités car Ford Europe avait signé il y a cinq ans un accord avec les pouvoirs publics, s’engageant à maintenir 1 000 emplois sur cinq ans en échange de 27 millions d’euros d’aides - dont 12,5 millions de subventions directes, versées par l’État et les collectivités locales.Décision incompréhensible pour Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde, Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, et Véronique Ferreira, maire de Blanquefort, dont les collectivités ont accompagné les efforts de compétitivité de l'entreprise en soutenant ses plans d'investissement et de formation successifs, et en proposant des axes de diversification au constructeur.
Alain Rousset est choqué et dénonce le non-respect de la parole de la part du constructeur.
Véronique Ferreira, la maire de Blanquefort estime que Ford met la charrue avant les boeufs et ne tient pas ses engagements :
Une reprise compromise ?
La décision et le calendrier établi par le géant américain risque de compromettre une reprise d'après les élus qui enfonce le clou :
Alain Juppé, président de la métropole bordelaise, pointe aussi du doigt l'attitude de Ford qui plie promptement bagage "alors même que le cabinet Géris, mandaté par le groupe Ford pour rechercher des pistes de reprise du site, n’a pas achevé sa mission et qu’un repreneur potentiel a visité l’usine il y a à peine une semaine."Ces atouts, reconnus par Ford, risquent de disparaître alors que Ford dispose d'un candidat qui permettrait d'assurer immédiatement la continuité du site.
Car c'est bien la perspective d'une reprise par un industriel belge qui est aujourd'hui floue. "Ford doit assumer ses responsabilités et rechercher loyalement, comme la loi l’y oblige, une solution viable et pérenne. Le groupe devra ainsi garantir aux industriels intéressés par la reprise du site un volume de commandes suffisant et sur la durée, afin d’assurer dans les meilleures conditions la transition. "Je déplore vivement la brutalité d’une telle annonce, alors qu’il existe des pistes sérieuses permettant de préserver l’emploi.
La pilule est amère pour les collectivités car Ford Europe avait signé il y a cinq ans un accord avec les pouvoirs publics, s’engageant à maintenir 1 000 emplois sur cinq ans en échange de 27 millions d’euros d’aides - dont 12,5 millions de subventions directes, versées par l’État et les collectivités locales.
Des salariés désemparés
Et les salariés de l'usine sont totalement dans le flou aussi et le doute. Ce calendrier et ce plan social qui devrait se mettre en route de suite laissent les salariés perplexes. Gilles Lambersand délégué syndical CGT Ford Blanquefort traduit cette inquiétude.
Ford.. L'usine lui appartient... Qu'a dit l'Etat à Ford, on ne sait pas. On voit que Ford a mis en place un PSE... C'est compliqué de trouver un repreneur dans ces conditions...
Les mots de ce matin en CE "sont difficiles à entendre" : PSE, plan social et fermeture de l'usine en septembre 2019. "Des années d'expérience et son salaire qu'on va perdre. " ajoute le délégué CGT.
La réaction du ministère de l'économie n'a pas tardé ce matin à l'annnonce faite aux salariés à Blanquefort :
D'autres réactions politiques sur Twitter comme celle de la sénatrice de Gironde Nathalie Delattre : " Ford se croit peut-être en Amérique ? " demande-t-elle...Communiqué | Le groupe Ford a annoncé aujourd’hui son intention d’ouvrir des négociations quant à un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sur son site de Blanquefort. @BrunoLeMaire regrette vivement cette décision ➡️ https://t.co/T0ULAzRuVd pic.twitter.com/afIBLNXQiQ
— Ministères de Bercy (@_Bercy_) 7 juin 2018
.@FordFrance de Blanquefort annonce un plan de sauvegarde de l’emploi alors que le cabinet mandaté pour une reprise du site n’a pas achevé sa mission ... et pourrait trouver une solution pour sauver plus d’emplois ! Un scandale ! @FordFrance se croit peut-être en Amérique ? pic.twitter.com/7vnJgX86Af
— Nathalie Delattre (@n_delattre) 7 juin 2018