Des représentants du personnel de l'usine de Ford de Blanquefort (Gironde) qui avaient attaqué le constructeur automobile pour "délits d'entrave" au Comité d'entreprise, après l'annonce de la fin de la production en 2019, ont été déboutés mardi par le tribunal correctionnel de Bordeaux.
Les salariés de Ford Blanquefort dénonçaient un délit d'entrave au Comité d'entreprise lors de réunions en date des 15 mars. : ordres du jour imprécis et faux, des documents présentés non remis ni avant ni après les réunions ...
Ils ont été débutés par le tribunal correctionnel de Bordeaux ce 22 mai.
Ils ont été débutés par le tribunal correctionnel de Bordeaux ce 22 mai.
"Nous avons été déboutés. Le juge a considéré qu'il n'y avait pas besoin d'annuler les deux réunions. On va voir avec notre avocate si on fait appel. Nous, nous souhaiterions faire appel, mais on va analyser les enjeux", a expliqué Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine et ancien candidat du NPA à la présidentielle.
Sensibiliser l'opinion
Pour Philippe Poutou, l'action en justice visait aussi à "sensibiliser l'opinion et accentuer la pression sur les pouvoirs publics pour les obliger à se positionner" dans ce dossier.
Selon les syndicats, depuis 2013, Ford a reçu au total 50 millions d'euros de financements publics en échange de la garantie de maintenir un millier d'emplois sur le site pendant cinq ans. L'accord expire le 24 mai.
A cette occasion, des syndicats ont prévu une "action de grève", car "à partir du 25 mai, Ford se libère de tout engagement... même s'il s'en est libéré depuis longtemps", déclare M. Poutou.
Le 27 février, Ford avait annoncé qu'il cessait tout investissement dans son usine Ford Aquitaine Industries (FAI) et que le groupe cherchait un repreneur pour ce site de fabrication de boîtes de vitesse. Implantée dans l'agglomération bordelaise depuis 1972, l'usine emploie à ce jour quelque 900 personnes.
Le 9 mars, le constructeur avait indiqué que la production ne se poursuivrait pas au-delà de 2019.