Alors que Ford avait repoussé l'offre de Punch pour reprendre le site, l'industriel belge a préparé une nouvelle offre présentée ce jour aux Américains. Une offre pour sécuriser la cession de l'entreprise Ford. L'Etat serait amené aussi à sécuriser l'emploi. Les jours à venir seront tendus.
Ils pensaient que ce serait quasiment le coup de sifflet final ce lundi à Bercy. " On pensait que le ministre allait officialiser la fin de l'hypothèse Punch ( le repreneur )."
Philippe Poutou, qui représente le syndicat CGT et les salariés de Ford, est sorti un peu plus serein et a déclaré ceci à la sortie.
On a gagné une semaine de plus, on joue le temps additionnel
Le ministre de l'économie s'accroche pour éviter la disparition du site, ce que reconnaissent les salariés présents. Il aurait jouer carte sur table ce lundi en déclarant :
Soit, la proposition de Punch de reprendre le site et ses salariés, environ 400, est fragilisée car l'industriel belge n'a pas pu fournir de lettre d'intention d'éventuels clients, garantissant ainsi un projet viable. Mais Bercy a convaincu Punch de revoir sa copie, en échange d'une aide non négligeable. Philippe Poutou traduit ainsi l'issue de la réunion de ce lundi :Il y a encore des arguments crédibles.
Le constructeur automobile avait refusé la première proposition car Ford devait rester engagé encore deux ans sur Blanquefort. Pas question pour l'Américain qui ne veut plus entendre parler du site des bords de la Garonne.Le Belge Punch repropose ce soir un nouveau plan de reprise à Ford.
La semaine s'annonce donc particulièrement tendue : "D'ici vendredi, l'Etat doit discuter et négocier avec Ford pour qu'il finisse par accepter."
Bruno Le Maire a déclaré : Je suis déterminé à trouver une solution de reprise viable pour le site Ford Blanquefort. Il nous reste peu de temps pour ce faire. Je mettrai donc toute mon énergie aux côtés des salariés et des élus, pour donner au projet de Punch toutes ses chances."
La nouveauté
Benoit Simian, député LREM de Gironde, présents autour de la table à Bercy ce lundi, précise " L'Etat doit être le facilitateur de la reprise ".
Aux côtés des salariés de #Ford, réunion de travail avec le ministre @Economie_Gouv @BrunoLeMaire qui ne lache rien, un seul objectif la sauvegarde de l’emploi et de l’outil industriel de @blanquefort_ pic.twitter.com/aF23THQ8pE
— Benoit Simian (@BenoitSimian) 18 février 2019
La nouvelle proposition revoit à la baisse le nombre de salariés repris : 350 salariés, prévoit une partie de chômage partiel que " l'Etat s'engagerait à financer " selon Philippe Poutou. L'idée est donc de protéger les salariés qui seraient repris par Punch en contrat sur 3 ans, période 2019/2022. "Si ça ne marche pas, il y aurait une garantie de toucher l'équivalent de ce qu'ils auraient eu avec Ford " d'après Philippe Poutou.
L'Etat aurait demandé à Ford de mettre la main au porte-monnaie en " payant les conditions de réussite d'une reprise ". Demande également formulée à Punch d'augmenter ses investissements sur le gigantesque site de Blanquefort.
L'enjeu de cette semaine, de l'issue de cette nouvelle négociation, peut-être l'ultime, va bien au-delà du site Ford Blanquefort. Il s'agit aussi pour l'Etat, les collectivités, de préserver l'avenir du site voisin Getrag qui emploie plusieurs centaines de salariés et qui dépend de la production sur le site Ford.