Une collecte d'armes "illégales" est organisée en Gironde. Trois lieux sont mis en place dans six communes du département du 25 novembre au 2 décembre.
Le vieux fusil de l’arrière-grand-père caché au fond d'une armoire, de petites munitions rangées dans une boîte, des armes de poing, des pistolets, des sabres, des poignards. De nombreux foyers possèdent des armes héritées ou achetées. Au moins deux millions de Français détiendraient des armes sans les avoir déclarées. Face à ce constat, le gouvernement lance une campagne nationale pour les déposer sans risque de poursuite judiciaire. Durant huit jours, policiers et gendarmes peuvent les récupérer dans certains points de collectes.
Comment cela va-t-il se passer ?
En Gironde, six "armodromes" sont mis en place. À Bordeaux, les habitants peuvent se rendre dans le commissariat central de l'hôtel de police. À Arcachon, le dépôt est organisé au commissariat de police. Dans les communes de Blaye, Langon et Libourne, les brigades de gendarmerie sont mobilisées. C'est aussi le cas à Lesparre-Médoc où Léopold est venu dès ce matin se mettre en règle avec ses vieux fusils. "J'en avais quatre. J'en laisse deux, Ils commencent à être vieux, rouillés alors je les laisse et j'en garde deux pour les souvenirs".
Lors du dépôt, les détenteurs d'armes non déclarées ont en effet deux possibilités. Soit ils abandonnent l’arme, qui sera détruite. Soit ils souhaitent la garder et dans ce cas cela suppose une régularisation avec la création d’un compte et l’enregistrement des armes au SIA (Système d’information sur les armes). Système déjà en vigueur pour les cinq millions de chasseurs.
Une collecte à domicile est possible pour les personnes à mobilité réduite.
Les enjeux sont multiples
Les autorités veulent éviter les drames comme les violences intra-familiales, les accidents domestiques ou les vols. Selon le ministère de l'Intérieur, 8 000 armes sont dérobées chaque année lors de cambriolages et le but de l'opération est aussi d'empêcher qu'elles n'intègrent des réseaux criminels. Deux millions d'armes appartiennent à des personnes décédées et ne sont pas enregistrées auprès des services de l'État.
En 2020, près de 6000 armes à feu ont été découvertes par les services répressifs en France, dont 209 modèles de guerre.