Vive passe-d'arme à l'Assemblée entre le ministre de l'Intérieur et Loïc Prud'homme.
Le député LFI affirme avoir été "matraqué" lors de la manifestation du 2 mars à Bordeaux.
Christophe Castaner lui rétorque qu'un député n'a pas sa "place" dans un lieu "interdit" à la manifestation.
Le député de Gironde de la France Insoumise dit avoir été blessé par la police lors de la dernière manifestation des gilets jaunes à Bordeaux.
Lors de la séance de questions au gouvernement ce mardi 5 mars à l'Assemblée nationale, Loïc Prud'homme et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ont eu un échange vif lors d'une question posée par le député.
"Vous utilisez la police et la justice pour réprimer toute contestation sociale. (...) Dois-je maintenant me cacher pour éviter la répression politique et l'arbitraire ?"
Samedi, l'élu avait posté un message accompagné d'une vidéo sur les réseaux sociaux montrant son oreille gauche, sur laquelle on distinguait une tache de sang.
"La blessure que vous avez pu montrer sur les réseaux sociaux appelle votre émotion, mon émotion aussi", a répondu M. Castaner.
Matraqué alors que je quittais la manifestation tranquillement. @CCastaner @PrefAquitaine33 les violences policières n'existent pas ? Ça suffit, vous semez le chaos ! pic.twitter.com/68jzbV8Wne
— Loïc Prud'homme (@PrudhommeLoic) March 2, 2019
Une plainte déposée pour établir les faits
Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'une plainte avait été déposée.
"Cela permettra à celles et ceux qui seraient mis en cause de pouvoir produire l'ensemble des images qu'ils ont à leur disposition et de voir aussi une réalité un peu différente de celle que vous évoquez", explique Christophe Castaner.
"Par deux fois vous êtes revenu vers les forces de sécurité (...) et vous avez eu l'occasion à un moment, je le sais, d'exhiber votre carte de député. D'ailleurs celle-ci n'a pas été reconnue et vous devez vous en souvenir puisqu'un policier vous a répondu +moi aussi je suis flic+ et sur ces bases, il y a eu une confrontation physique, ce que je regrette".
Les députés France Insoumis quittent l'hémicycle
Christophe Castaner a ensuite critiqué le comportement de Loïc Prud'homme :
"Il me semble que ce n'est pas la place d'un député que d'être dans un lieu interdit pour une manifestation, et que ça n'est pas l'attitude d'un député que de se retourner, de provoquer, de baisser le bouclier de protection des forces de l'ordre", a poursuivile ministre sous les applaudissements de la majorité.
Les députés de la France Insoumise ont finalement quitté l'hémicycle en criant "honte à vous".