Le député du Médoc est au coeur d'une enquête pour harcèlement sur son ex-femme. La procureure de Bordeaux a demandé la levée de son immunité parlementaire en vain ces derniers mois. Les révélations du Monde de jeudi 21 janvier pourraient changer la donne.
La levée de l'immunité parlementaire du député de Gironde, Benoît Simian, afin de l'entendre en garde à vue dans une enquête pour harcèlement, pourrait être à nouveau examinée par l'Assemblée nationale après une première demande de la justice qui n'avait pas abouti, selon la présidence du Palais Bourbon qui s'est prononcé le jeudi 21 janvier.
L'enquête vise Benoît Simian, député du secteur du Médoc depuis 2017, passé début octobre de LREM au groupe parlementaire Libertés et Territoires, auquel appartient le député béarnais Jean Lassalle.
En décembre, le bureau de l'Assemblée nationale, saisi par la justice bordelaise, avait refusé la levée de son immunité parlementaire.
Rebondissement : Richard Ferrand fait savoir que l’Assemblee nationale est prête (au vu des éléments rapportés par @lemondefr) à réexaminer la demande de levée d’immunité parlementaire du député Benoît Simian, réclamée par la justice https://t.co/P7MqS2XY96
— Ariane Chemin (@ArianeChemin) January 21, 2021
Les révélations du Monde
Le quotidien Le Monde, qui a révélé l'information, a cependant apporté de nouveaux éléments en affirmant que le député avait cherché à éviter les convocations de la justice et des gendarmes en charge du dossier.
"Le Bureau de l'Assemblée n'avait pas été saisi des velléités d'éviter les convocations", a-t-on indiqué dans l'entourage de Richard Ferrand. "Il en avait conclu que ça n'empêchait pas la procédure", a-t-on ajouté de même source."
Avec ces nouveaux éléments, si le parquet souhaite à nouveau saisir l'Assemblée, il y aura possibilité d'examiner une nouvelle demande de levée de l'immunité parlementaire", a complété l'entourage.
"L'article du Monde fait état de faits dont la délégation chargée d'examiner la levée de l'immunité parlementaire n'a pas eu connaissance", a confirmé une députée, membre du Bureau de l'Assemblée nationale.
Dans une décision du 9 décembre consultée par l'AFP, le Bureau de l'Assemblée nationale faisait valoir que M. Simian "ne s'est jamais dérobé à la justice mais a, au contraire, toujours déféré aux convocations à des auditions libres que lui ont adressées les services de gendarmerie; qu'il s'est engagé à se tenir à l'entière disposition de la justice et à déférer à des convocations à de nouvelles auditions libres autant de temps que nécessaire".
Bien que, dans sa demande formulée en septembre, le parquet de Bordeaux ait souligné qu'une mesure de garde à vue était le "seul moyen désormais" mis à sa disposition "pour le contraindre à venir s'expliquer et fixer les limites de ses agissements", le Bureau de l'Assemblée avait considéré que l'audition sous ce régime privatif de libertés "ne paraît pas suffisamment étayée pour être considérée comme nécessaire".
La demande de la justice bordelaise s'inscrit dans le cadre d'une enquête en cours, confiée à la gendarmerie, "depuis plusieurs semaines pour harcèlement moral par conjoint", à la suite d'agissements dénoncés par Madame Simian , son ex-femme,visant son époux, selon le parquet.
De son côté, le député Simian a dénoncé l'article du Monde, "destiné à jeter encore le discrédit avec peut-être l’intention d’instrumentaliser la Justice". Il a publié un communiqué sur Twitter dans lequel il explique "réfuter catégoriquement" les actes qui lui sont reprochés"
Je reste comme depuis le premier jour à la disposition de toutes nos institutions.
?La parution de l’article dans @lemondefr à charge est destiné à jeter encore le discrédit avec peut-être l’intention d’instrumentaliser la Justice.
— Benoit Simian (@BenoitSimian) January 22, 2021
Je reste comme depuis le 1er jour à la disposition de toutes nos institutions.#ViePrivée #DivorceDifficile pic.twitter.com/wE3nETypw7