Une femme de 79 ans a été mordue à mort par un chien de race Akita Inu, lundi 4 octobre. Elle a succombé à ses blessures.
Le drame a eu lieu dans la soirée du 4 octobre, à Cartelègue, une commune située dans le Blayais. Alors qu'elle rendait visite à ses enfants et sa petite fille, une femme de 79 ans est décédée après s'être fait attaquée par un chien.
"Blessure mortelle"
Selon le maire de la commune Pierre Villar, dépêché sur place, les faits se sont déroulés vers 19h30. Le propriétaire de la maison et gendre de la vieille dame discutait dans la rue avec un maçon. C'est alors que le chien, un Akita Inu de 5 ans qui appartenait à la petite fille de la victime, est arrivé en grognant "mais le propriétaire m'a expliqué qu'il avait l'habitude de faire ça. Cela n'allait jamais plus loin", explique l'élu.
La grand-mère de 79 ans est alors sortie de la cuisine, puis le chien s'est précipité sur elle et l'a faite tomber. Il l'a mordue au bras et au cou, lui perçant la carotide.
C'était une blessure mortelle. Il a fallu quinze minutes pour que les pompiers arrivent de Blaye, mais c'était déjà trop tard.
Selon Élodie Blier, vice-procureur au parquet de Libourne, le chien ne présentait pas de difficulté particulière d'après les premiers résultats de l'enquête. "Il n'y avait pas d'éléments de danger par rapport à l'animal, donc cette attaque semblait impossible à prévoir."
La victime a été transportée à l'Institut médico-légal de Bordeaux et une cellule psychologique a été mise en place pour la famille. Le parquet de Libourne a ouvert une enquête pour homicide involontaire. Le chien a été placé au chenil intercommunal et après une période d'observation de 14 jours, il sera euthanasié.
J'ai dû décider du sort du chien. J'ai pris la responsabilité en connaissance de cause. Je ne peux pas laisser un animal aussi dangereux repartir et risquer qu'il attaque quelqu'un d'autre.
L'Akita Inu, un chien instinctif
Si elle n'est pas classée dangereuse en France, la race de chien japonaise Akita Inu est étroitement surveillée dans d'autres pays européens, comme en Belgique et en Espagne. Présents depuis des siècles au Japon, l’Akita Inu était à l’origine chasseur de sangliers, de cerfs et d’ours. Selon Loïc Walkowiak, éleveur à Montlieu-la-Garde, c'est un chien très instinctif qui demande quelques finesses :
Nous on donne trois règles essentielles: d'abord donner des limites au chien, il faut qu'il reconnaisse le leader. Ensuite il ne faut pas que l'humain se contraigne pour l'animal : par exemple enjamber le chien pour passer une porte. Enfin, il faut montrer l'exemple lorsqu'il y a une situation stressante.
Avec sa compagne Céline, il réalise un entretien de 3h avec chaque futur propriétaire et laisse un temps de réflexion. Le couple a aussi décider de ne pas montrer les chiots, pour éviter l'effet "peluche" :
Sans pour autant aller dans l'extrême et catégoriser le chien, il faudrait que les gens arrêtent de vouloir tout, tout de suite et de faire des achats coup de coeur. Il ne faut pas oublier que ça reste un animal.
Pourtant, Loïc Walkowiak est tombé de haut lorsqu'il a entendu l'histoire de ce fait-divers dramatique : "Ça, c'est de l'ordre de l'exceptionnel. Un chien qui prend le contrôle ne va pas agresser les gens. Il va détruire un canapé, va suivre son maître partout dans la maison en stressant... peut-être que ce chien avait un problème neurologique."
La race ne suffit pas à prévenir les risques
Selon une étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) publiée en février 2021, la race ne suffit pas pour prédire et prévenir le risque de morsure. Le sexe, l'âge, l'éducation, le bien-être de l'animal et sa santé mentale ou physique sont autant de facteurs déterminants.
En conclusion, l'Anses préconise de créer un observatoire des morsures pour identifier les situations à risques avant qu’elles ne se concrétisent. Et peut-être permettre d'éviter un drame comme celui qui a eu lieu lundi dernier.