La quinzième défaite des Girondins de Bordeaux cette saison en Ligue 1 contre Montpellier (0-2), a été marquée, dimanche après-midi, par des tensions entre le gardien Benoît Costil et le groupe des supporters des Ultramarines.
La spirale négative des Girondins de Bordeaux en championnat n'en finit plus. La nouvelle défaite contre Montpellier (0-2), dimanche 20 mars, lors de 29e journée de Ligue 1, a semble-t-elle laissé des traces au-delà du simple aspect sportif. Une fracture entre Benoît Costil, le portier titulaire de 36 ans, et le groupe des supporters des Ultramarines est apparue au grand jour.
Un exemple supplémentaire du climat de tension généralisée à tous les étages du club entre une partie du groupe bordelais, la direction et les supporters. Un jeu de billard à trois bandes voire plus, et où chacun joue désormais sa partition. À neuf matches de la fin de saison, Bordeaux est actuellement dernier au classement, synonyme de descente en Ligue 2, et à six points du premier non relégable. Un marasme sportif doublé d'un environnement peu propice à l'opération sauvetage dans l'élite de l'entité girondine.
Un reproche envers un coéquipier et un geste mal perçu par les supporters bordelais
Après le deuxième but concédé par les Girondins, le gardien de but Benoît Costil a été pris en grippe par le virage Sud. La raison : des reproches jugées un peu trop véhéments par les UB87 sur son jeune coéquipier et défenseur Anel Ahmedhodžić. "En s’en prenant à lui de cette manière-là et ce moment-là, Benoit Costil a mis le feu aux poudres", a déclaré Florian Brunet, porte-parole des Ultramarines.
Bonsoir Gérard que sous-entend ce geste svp ? pic.twitter.com/aElumUygyC
— Karim (@Karimouuuuu) March 20, 2022
Des discussions mouvementées entre le groupe de supporters et le gardien s'en sont suivies juste après la mi-temps. Un face-à-face tendu avec Florian Brunet, a alors eu lieu. Le portier de 36 ans est reparti de cet échange en mimant un geste en lien avec l'argent. Une allusion plus ou moins masquée aux relations étroites entretenues par le principal groupe de supporters des Girondins avec le président Gérard Lopez depuis sa reprise du club en juillet dernier.
Costil voudrait quitter le club et sous le coup d'accusations de racisme des Ultramarines
Quelques heures après la rencontre, un message des Ultramarines a été publié sur les réseaux sociaux où Benoît Costil, au club depuis l'été 2017, est accusé de racisme par le groupe de supporters. "Notre certitude sur ces agissements racistes ne s’est aucunement construite récemment. [...] Nous en avons nous-mêmes informé la direction il y a plusieurs mois...". Des propos forts visant implicitement le départ du gardien des Girondins, également réputé comme proche de l'ex-capitaine Laurent Koscielny, relégué quant à lui à un poste d'ambassadeur du club, depuis sa mise à l'écart du groupe à la fin janvier.
Koscielny & Costil sont les cadres que nous visions le lendemain de Marseille.
— Ultramarines 1987 (@ub87officiel) March 20, 2022
Des comportements scandaleux, parfois racistes & encore ce soir où Costil traite le Virage Sud de «vendu» après s’en être pris injustement à Anel.
Ces personnes doivent quitter au plus vite le club.
De son côté, Benoît Costil aurait confié dans la soirée à plusieurs employés du club et joueurs bordelais sa volonté de quitter le club avant même la fin de saison, d'après une information du journaliste Clément Carpentier de 20 Minutes. Il n'est pas non plus réapparu après le match lorsque le groupe mené par le nouveau capitaine Josuha Guivalogui est parti rencontrer les supporters, restés devant l'entrée du virage nord.
Un dialogue vif et tendu au cours duquel Gérard Lopez était lui aussi présent. Le président et homme d'affaires hispano-luxembourgeois s'est d'ailleurs positionné du côté des supporters avec un match jugé "inadmissible".
Le match d’aujourd’hui était inadmissible. J’ai échangé avec nos supporters à la mi-temps. Ils étaient écoeurés et je les comprends. L’ensemble des salariés et du staff fait son maximum tous les jours pour l’équipe. 1/2
— Gérard Lopez (@gerard_lopez_) March 20, 2022
Une attaque directe envers les joueurs et le nouvel entraîneur David Guion, déjà plus ou moins conscient d'être à la tête d'une mission "presque" impossible. En conférence de presse, le tacticien de 54 ans a regretté "le fait que pour l'instant rien ne marche". Apparu touché par la situation, il a aussi insisté sur un "groupe qui s'est totalement sabordé", après avoir évolué toute la deuxième période à onze joueurs contre neuf. Des circonstances défavorables qui s'accumulent, le tout dans un navire girondin à la dérive et plus que jamais au bord du gouffre.