Créé à Paris en 1841 par Jules Perrot et Jean Coralli, d'après un livret de Théophile Gautier sur une musique d'Adolphe Adam, Giselle est devenu le ballet symbole du romantisme. Univers fantastique, sacrifice, amour inconditionnel : tout y est. Le ballet de l'Opéra National de Bordeaux en propose une version modernisée, mais inscrite dans le respect de la tradition.
Giselle, paysanne naïve, est amoureuse d'Albrecht, persuadée qu'il est, lui aussi, de modeste condition. Hilarion, un garde-chasse épris de Giselle, découvre qu'Albrecht est en réalité le duc de Silésie, fiancé à une noble princesse. Il révèle la vérité à Giselle qui en meurt de chagrin.
Une intrigue mêlant romantisme et fantastique
La Reine des Wilis, jeunes filles mortes avant le jour des noces, décide qu'Albrecht doit suivre Giselle dans la tombe. Il est condamné à danser jusqu'à la mort par épuisement. Mais l'esprit de Giselle, arrivant à danser avec lui, parvient à le sauver.
Dès sa première représentation parisienne, Giselle, ballet en deux actes, est acclamé à la fois par la critique et le public.
Giselle est un bijou poétique, musical et chorégraphique
TchaïkovskiWikipedia
Il intègre, au fil des ans, les répertoires des troupes russes et françaises et devient un classique du genre. Classique dont le ballet de Bordeaux s'est emparé pour le proposer sur scène en décembre 2023.
Giselle selon le ballet de l'Opéra National de Bordeaux
La mission qu'Eric Quilleré, le directeur de la danse de l'Opéra de Bordeaux, est de proposer "une version épurée, mais respectueuse de la grande tradition romantique."
Pour ce faire, il a fait appel à la designer française de renommée internationale Matali Crasset, qui a travaillé la scénographie, les décors, les costumes et les accessoires.
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Deux actes, deux mondes, celui d'en bas et celui d'en haut
Le premier acte inscrit Giselle dans son monde, un village, une ferme. Un lieu de vie, d'animation, symbolisé par des costumes aux couleurs vives, gaies. C'est le monde d'en bas, concret et vivant.
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Le second, celui des Wilis, relève du fantastique : c'est le monde d'en haut. Les Wilis appartiennent à une tradition de danse nocturne connue dans les pays slaves. Ce sont des fiancées mortes avant le jour des noces. Elles n'ont pas trouvé la paix dans leur tombeau et se lèvent à minuit, se rassemblant en troupe sur les routes. Et si elles croisent un jeune homme, il faut qu'il danse avec elle jusqu'à la mort. Fantomatiques, évanescentes, leurs costumes sont d'un blanc immaculé, en contraste total avec les couleurs du premier acte.
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Une démarche responsable
Matali Crasset s'est inspiré du tutu pour créer la forêt du monde d'en bas. Les arbres sont en forme de cône, tout comme le soleil, la chaumière de Giselle ou le château au loin. Ils ont été fabriqués à la main par les menuisiers de l'opéra. L'utilisation du bois non peint permet de leur trouver un nouvel usage une fois les représentations terminées.
Les costumes du premier acte, celui du monde d'en bas, ont été réalisés avec un tissu gaufré fabriqué pour l'occasion par une entreprise française spécialisée dans les serpillères. Il est composé de 80% de coton et de 20% de déchets recyclés. Il a été teint et confectionné par les ateliers de l'opéra. Les tulles des tutus des Wilis proviennent d'une ancienne production de Giselle. Ils ont été réparés et réutilisés.
Giselle en chiffres :
85 costumes, 61 étant utilisés pour chaque représentation
5 mètres d'organza et 36 mètres de ruban par tutu
16 couturiers sur les 6 dernières semaines
4 personnes en permanence sur toute l'année pour la mise au point des modèles avec Matali Crasset
Découvrez en intégralité cette version poétique et contemporaine d'un des plus grands ballets du répertoire romantique sur la plateforme France.tv.