"La mobilisation ne faiblit pas": au 6e jour du mouvement de protestation des gardiens de prison, lancé après l'attaque de deux surveillants d'Alençon/Condé-sur-Sarthe mardi dernier par un détenu radicalisé, plusieurs établissements dont celui de Gradignan, ont été perturbés ou bloqués lundi matin.
Le mouvement de protestation des surveillants restait très suivi ailleurs, avec "une centaine de mouvements" sur tout le territoire, selon Emmanuel Guimaraes, délégué FO pénitentiaire national.
A 09H00, la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) recensait de son côté "18 établissements impactés par des rassemblements symboliques" contre 40 vendredi, et "trois blocages" à Condé, Bois-d'Arcy (Yvelines) et Draguignan (Var).
"Le recensement de ce matin montre que la mobilisation ne faiblit pas. Il y a un élan de solidarité pour dénoncer les conditions de travail dans les prisons", a commenté M. Guimaraes.
Les surveillants réclament une remise à plat des conditions de sécurité pour mieux prendre en compte l'arrivée de détenus radicalisés, la mise en place d'une fouille des visiteurs, ainsi que de meilleures conditions de salaire à l'embauche pour recruter plus de personnels.
De source syndicale, une rencontre est également prévue ce lundi à Paris entre la direction de l'administration pénitentiaire et les organisations syndicales.
"Pas question de s'arrêter"
Il n'est "pas question de s'arrêter pour le moment", a déclaré à l'AFP Christophe Schmitt délégué FO pénitentiaire Grand Est.En Gironde, une vingtaine d'agents ont mené un blocage filtrant devant le centre pénitentiaire de Gradignan. Rassemblés depuis 6H30 autour d'un feu de palettes, ils laissaient passer les collègues à l'embauche et les va-et-vient "importants" - médecins, infirmiers, familles de détenus - mais bloquaient ou retardaient des livraisons ou extractions, selon FO. Dès le 5 mars au soir les gardiens avaient déjà manifesté à Gradignan.
Une prison bloquée dans chaque région, chaque mardi : un mouvement de grève des surveillants avait débuté le 12 fevrier dernier à 6 heures 30, au centre pénitentiaire de Gradignan près de bordeaux. Les syndicats réclamaient déjà plus de moyens pour travailler.
Mardi dernier, à Condé-sur-Sarthe, après l'agression le matin des deux surveillants avec des couteaux en céramique, Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison.
Après de vaines tentatives de négociations, le RAID avait lancé l'assaut vers 18h40, conduisant à l'interpellation du détenu et au décès de sa compagne.