Une vingtaine de personnes étrangères, dont une dizaine d'enfants, occupent depuis octobre 2022 l'ancienne gare désaffectée de Talence-Médoquine. Avec la volonté de la SNCF de rénover cette gare, des associations se battent pour que ces familles obtiennent un sursis.
Originaires d'Albanie, du Nigeria, d'Angola ou d'Algérie, une vingtaine de personnes a trouvé refuge dans la gare abandonnée de Talence-Médoquine. La plupart sont sans titres de séjours valides et cherchent à régulariser leur situation. Plusieurs font des "petits boulots".
Rencontrée sur place, Najet raconte être arrivée en France il y a sept ans, elle vit là avec ses deux enfants de onze ans scolarisés à Floirac.
La famille a passé l'hiver dans une situation très précaire. "C'est pas facile, c'est la galère, confie la mère de famille. Mais c'est mieux qu'être dehors. J'espère avoir un toit avec mes enfants. Ne serait-ce qu'une pièce, avec cuisine, salle de bains et toilettes. On ne demande pas trop."
Un "refuge" pour les enfants
Soutenue par deux associations, Réseau éducation sans frontières (RESF) et La Piraterie, les cinq familles qui vivent dans la gare désaffectée demandent à rester jusqu'à l'été. La Justice avait demandé aux occupants de quitter le bâtiment avant le 16 décembre, car la SNCF, propriétaire des lieux, souhaite entreprendre des travaux de réhabilitations. La trêve hivernale ne rentre pas en compte pour ce type d'occupation de bâtiments ou de "squats" depuis la loi Elan de 2018. Mais les autorités n'ont pas délogé les occupants.
"On voudrait faire sortir ces enfants de ce refuge que représente la gare Médoquine inoccupée, alors que les travaux ne sont pas envisagés tout de suite, déplore Gérard Clabé, membre de RESF. A minima, on souhaiterait que la raison s'impose et qu'on puisse laisser ces enfants terminer leur année scolaire."
Les associations ont pris part la semaine dernière à une réunion avec la "SNCF gares et connexions" ainsi que la ville de Talence et indiquent que les travaux devraient démarrer en septembre. Elles espèrent donc obtenir un sursis pour les occupants mais un huissier était attendu lundi pour constater l'occupation des lieux.
Après ce constat, la SNCF peut demander ou pas à la préfecture une expulsion de sa propriété.