L'ancienne gare de Talence est occupée par cinq familles depuis quatre mois. La SNCF, qui souhaite y réaliser des travaux de réhabilitation en 2023, réclame leur expulsion. Plusieurs associations demandent aux autorités quelques mois de répit pour reloger ces habitants.
"Je demande au moins la trêve hivernale, c'est tout ce que je demande. Le but, c'est d'aider ces personnes." Rachid Belhamri ne compte rien lâcher. Président du collectif de La Piraterie, qui soutient les personnes en situation d'urgence, il accompagne les familles occupant actuellement l'ancienne gare de la Médoquine, à Talence.
Ces neufs adultes et dix mineurs âgés de 5 à 13 ans y vivent depuis quatre mois et sont aujourd'hui menacés d'expulsion. Et ce, à quelques jours de l'hiver, et sans solution de relogement. Selon Rachid Belhamri, ils pourraient être délogés ce vendredi 16 décembre.
SNCF Gares et connexions, propriétaire des lieux désaffectés depuis près de 75 ans, a demandé l'évacuation du squat, par le biais d'un référé devant le tribunal administratif de Bordeaux. L'entreprise y prévoit des travaux de réhabilitation dans le cadre du projet de RER métropolitain. Ils ne devraient cependant pas commencer avant fin 2023, selon Rachid Belhamri.
"Il n'y a aucune concertation"
"On est juste avant noël, ce n'est pas juste. Il y a des enfants nés en France qui y vivent, qui parlent français, et sont scolarisés en France", lance Rachid Belhamri. Celui-ci demande plusieurs mois de répit, le temps de la trêve hivernale, pour que ces habitants aient le temps de trouver une solution. " Il n'y a aucune concertation, aucun souci des familles", déplore-t-il. Plusieurs associations sont mobilisées pour les soutenir, à l'instar du collectif Bienvenue, ou encore Diamant des cités.
Un huissier mandaté par la SNCF
De son côté, la préfecture de la Gironde confirme que la SNCF a effectivement mandaté un huissier pour demander l'évacuation du bien, avec un délai de quinze jours, qui s'achève ce jeudi 15 décembre au soir.
"L'huissier se rendra sur site ce vendredi pour faire une tentative d'expulsion et constater que les occupants ne sont pas partis"
Préfecture de la GirondeFrance 3 Aquitaine rédaction web
Aucune évacuation par les forces de l'ordre n'est cependant envisagée pour vendredi d'après la préfecture. "L'huissier saisira la préfecture, qui va étudier le dossier, procéder à une enquête de police, faire un diagnostic social... En fonction des éléments, la préfète accordera ou non le concours de la force publique pour faire appliquer la décision de justice."