Un individu, vu en train de jeter une poubelle en feu contre la porte de la mairie, a été mis en examen et placé en détention provisoire samedi 25 mars. Trois autres, suspectées d'avoir participé à ces dégradations, comparaissent dès lundi devant le tribunal correctionnel.
Le Parquet de Bordeaux a entendu 14 personnes dans le cadre de l'enquête des incidents en marge de la manifestation du 23 mars. Neuf suspects impliqués dans les dégradations, violences volontaires mais aussi dans l’incendie de la mairie de Bordeaux, ont été déférés ce samedi au parquet. Des nombreux feux de poubelles et de détritus avaient été allumés en centre-ville, et la porte de la mairie de Bordeaux a été incendiée, avec des poubelles enflammées.
Six individus en comparution immédiate lundi 27 mars
Dans un communiqué en date du 25 mars, Olivier Etienne, procureur de la République adjoint près le tribunal judiciaire de Bordeaux indique que six des personnes interpellées ont fait l’objet de procédures de comparution immédiate dont quatre pour l'incendie de la porte, avec réquisitions de mandat de dépôt. Elles seront jugées lundi 27 mars après-midi.
Trois autres personnes ont fait l’objet d’une convocation en Justice, avec réquisitions de placement sous contrôle judiciaire. Elles seront jugées le 23 mai 2023 ou le 15 septembre 2023 .
Un incendiaire présumé mis en examen
Trois majeurs et un mineur, âgées de 17 à 23 ans, avaient été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête portant sur l'incendie de la porte de l'Hôtel de ville. "Les gardes à vue sont achevées et les personnes mises en cause ont été déférées au parquet", précise Olivier Etienne. Certaines sont poursuivies pour incendie volontaire, d'autres "participation à un attroupement armé et avec le visage partiellement ou totalement dissimulé."
La participation aux faits d’incendie de quatre des cinq personnes gardées à vue dans cette affaire n’étant pas suffisamment établie à ce stade.
Olivier Etienne, Procureur de la République adjoint près le tribunal judiciaire de BordeauxCommuniqué du parquet
Selon Olivier Etienne, "ces individus n'ont pas agi par opinion politique, mais ont vu dans les débordements en marge de la mobilisation contre la réforme des retraites, un exutoire" .
Parmi eux, des sans-abri et des jeunes marginaux, mais aussi des étudiants âgés de 18 à 20 ans, certains étant identifiés Black bocs.
"Les peines prononcées demain seront très variables, en fonction du casier judiciaire de chaque individu, mais il faut marquer un arrêt à ces violences", indique le parquet.
Ouverture d'une information judiciaire
"Une information judiciaire a été ouverte du chef de dégradation de bien par un moyen dangereux : incendie contre l’un des mis en cause, contre lequel existaient des indices graves et concordants de participation à ces faits, avec des réquisitions de placement en détention provisoire", poursuit le procureur adjoint. Pour ces faits, la peine encourue est de dix ans d'emprisonnement.
Le mis en cause a été mis en examen, et est en attente d'une comparution devant le juge des libertés et de la détention.
Les trois autres personnes majeures gardées à vue ont été toutes trois déférées. Elles font partie des mis en cause qui comparaitront devant le tribunal correctionnel lundi 27 mars, dans l'après-midi.
Un mineur déféré
Quant au mineur qui était en garde à vue dans cette affaire, il a également été déféré devant le tribunal pour enfants. Un placement sous contrôle judiciaire, avec obligation d’être placé dans un centre éducatif fermé a été requis, ainsi que l'obligation de formation, et l'interdiction de manifester, de contacter tous les coauteurs ou complices, ou encore de paraître à Bordeaux. L’audience du tribunal pour enfants a été fixée au 11 mai 2023.