Le feu a été signalé hier, lundi, vers 21h30 au camp de Cracovie, un squat de migrants dans le quartier des Aubiers, au nord de Bordeaux. Un homme a été légèrement blessé. La mairie a ouvert en urgence un gymnase.
L'incendie a été signalé vers 21h30 hier, lundi 19 juillet dans un camp situé face à l'arrêt Cracovie du tram C à Bordeaux. Ce squat, répertorié par la préfecture de la Gironde est essentiellement occupé par des migrants. Ils sont entre 200 et 400 selon la période.
Une trentaine de pompiers a été envoyée sur place. A l'aide de trois lances à incendie, ils ont lutté contre les flammes jusqu'à deux heures ce matin.
Le feu, impressionnant, s'est propagé sur 1000 m2 et a détruit quinze caravanes et abris de fortune ainsi que plusieurs voitures. La mairie de Bordeaux a décidé d'ouvrir en urgence le gymnase Colette Besson situé non loin de là, près du stadium de Bordeaux-lac. Finalement, personne n'a eu besoin d'être relogé déclare la mairie ce mardi matin.
L'adjoint au maire, Vincent Maurin s'est rendu sur place dès hier soir. Selon les informations dont il dispose, une bagarre aurait éclaté à l'arrêt du tram. Un jeune aurait frappé une personne plus âgée, habitant la cité des Aubiers. Des jeunes du quartier auraient décidé de pourchasser l'individu jusque dans le camp où il s’est réfugié alors qu’il n’y habite. Toujours selon l'élu, des tirs de mortier auraient été tirés et auraient provoqué le départ de feu qui se serait ensuite rapidement propagé.
Depuis un an, les relations entre les habitants du quartier et les occupants du squad était tendues. Sur le compte Facebook des Aubiers un post indique "le point de rupture est atteint" :
Vincent Maurin explique ces tensions d'abord par une activité économique de brulage de câbles pour récupérer les métaux qui s'est développée dans le camp et provoque des fumées et des odeurs nauséabondes dont les riverains se plaignent régulièrement. D'autre part, les détritus sortis des poubelles des riverains ou laissés au sol par des squatteurs malgré la présence de containers, précise l'élu, attirent les rats qui font des dégâts dans les jardins familiaux à l'arrière du squat.
Pour l'élu, la population a eu très peur. D'autant qu'à proximité, l'usine Saft fabrique des batteries sur un site de 8 hectares. Un périmètre de danger a été réactualisé récemment et ne serait pas compatible avec un camp de ce genre.
Ces squats sont encadrés par la ville comme par la métropole qui met les moyens à disposition pour que l’hygiène soit le plus respectable possible sans parvenir à une réussite complète. L'ONG Médecins du Monde assure le suivi médical. Un suivi pédagogique est également mis en place.
Vincent Maurin estime que la question de la fermeture du squat, déjà évoquée, se pose à nouveau.
L'adjoint au maire, élu l'an dernier, défend une dynamique positive enclenchée dans le quartier. Il cite la fête réussie des 50 ans du quartier, le tournoi de football intercité. "Il faut accompagner ce renouveau urbain et prévenir tout risque de grain de sable. Or, la persistance de ce squat est un grain de sable" conclut-il.