C’est la fin du cauchemar et le retour à la vie "presque normale" pour les évacués. Après trois jours et trois nuits d’angoisse, le feu n’est toujours pas éteint, mais il est fixé. Ce vendredi, à Sainte-Hélène, les enfants retrouvent le chemin de l’école et la boulangerie accueille les clients.
Après avoir détruit 3 400 hectares de forêt, le troisième gros incendie de l’été en Gironde est enfin fixé pour le plus grand soulagement des habitants. Les flammes ne progressent plus, mais le travail des pompiers continue.
Oh oui, ça fait du bien !
Patrick, habitant de Sainte-HélèneFrance 3 Aquiatine
Ce vendredi, les évacués, 1700 personnes sur les 1840 qui avaient dû quitter leurs habitations dans l’urgence au début du sinistre, ont pu se réveiller chez eux dans leur maison.
Un retour, non sans une certaine appréhension au milieu d’un paysage meurtri et décimé. Certains n’ont pas encore d’électricité. Il faut être patient. Mais pour beaucoup, l’essentiel est ailleurs.
Le calme et la sérénité
À Sainte-Hélène, la vie reprend ses droits. Patrick a retrouvé sa maison qu’il avait dû abandonner deux jours plus tôt. Alors cette nuit, il a enfin mieux dormi "avec un peu de stress, mais sans panique" confie-t-il.
"Les nuits d’avant, on se réveillait tout le temps, il y avait de l’inquiétude, on voyait les flammes en face de la maison".
Il apprécie aujourd’hui de retrouver le calme et la sérénité. "Ça volait de partout alors oui ça fait du bien !".
Le retour à l'école
Autres sourires, ceux des parents et des enfants sur le chemin de l’école. "Ç'était très éprouvant " explique une maman qui emmène son garçon Sacha vers la cour de récréation. Et le petit de 5 ans de préciser qu’avant ce matin, "il ne dormait plus chez lui".
Retrouver les copains reprendre le cours de la vie que l’on a laissé derrière soi et oublier ce qui s’est passé, c’est aussi le désir de cette autre jeune femme. Depuis les incendies, son fils Léon joue beaucoup aux pompiers.
Parler et raconter le traumatisme. Si le soulagement est palpable, tous restent marqués par ce violent épisode.
Une cellule d’écoute est mise en place dans l’école. Deux psychologues scolaires sont là pour entendre les élèves, mais aussi les parents.
La mairie va mettre en place un accompagnement pour les habitants
Restent encore quelques habitants qui n'ont pas la chance de pouvoir rentrer chez eux. Certains quartiers étant situés dans la zone de l'incendie où les pompiers sont toujours à pied d'œuvre pour sécuriser les lieux. Pour le maire, Lionel Montillaud, " la première étape va être de réintégrer toutes ces personnes, mais il est encore trop tôt pour le dire ".
Ces zones, les lieux dits Bédillon et les Tronquats, sont cernées par les bois et ont été au cœur de l'incendie. "Il y a beaucoup de véhicules qui passent, il faut que les pompiers puissent travailler en toute tranquillité".
La commune compte réaliser un bilan dans les prochains jours pour mieux accompagner les habitants. Une cellule de soutien psychologique sera proposée dès lundi 19 septembre à ceux qui le souhaitent. Les acteurs économiques font également partie des priorités. Eux aussi ont souffert depuis le début de ces incendies.
"Nous allons voir comment les aider à reprendre leurs activités dans les meilleurs délais pour ne pas aller plus loin dans les difficultés que l'incendie a déjà provoqué" détaille Lionel Montillaud.