Lorsque les flammes ont léché leur maison à Sainte-Hélène, Christian et Valérie se sont réfugiés dans leur piscine. Ils ont survécu à l'incendie, mais le pêcheur professionnel a perdu tout son matériel. Une cagnotte a été lancée en ligne afin de leur venir en aide.
"S'il n'y avait pas la piscine, on était mort". Christian le sait, sa petite installation hors-sol a sauvé sa vie, celle de sa femme et de son ami.
Le couple habite à Sainte-Hélène, en plein cœur de la forêt. Lorsque l'incendie qui sévit dans le Médoc depuis le 12 septembre s'approche dangereusement de leur habitation, un ordre d'évacuation est donné. Mais Christian et Valérie restent sur place, entourés de leurs animaux. Quand les flammes sont venues les chercher, ils ont bien cru leur dernière heure arrivée .
"On a couru parce qu'on ne pouvait pas s'échapper. On a sauté la dedans, et à chaque fois qu'on sortait la tête, on se brûlait!", raconte-t-il.
Une vie partie en fumée
Une fois réfugiés dans la piscine, Christian et Valérie tentent au maximum de rester sous l'eau. Impossible, l'installation ne les protègera pas longtemps. "J'ai bien vu que si on restait là, on allait mourir brûlés ou noyés", se souvient Christian, 62 ans. Il se protège tant bien que mal derrière le bassin, le temps que l'incendie passe et poursuive sa route dévastatrice.
Christian et sa femme s'équipent alors de seaux d'eau et s'acharnent à protéger leurs biens : leurs véhicules, leurs bateaux, et le matériel professionnel de Christian, pêcheur sur l'estuaire de la Gironde. La maison est préservée. Mais pour le reste, trop tard : tout a brûlé.
Ne restent désormais que des carcasses de camionnettes calcinés. "On se croirait dans une décharge", se désole le pêcheur, en contemplant le triste spectacle. Son camion tout juste acheté 5 000 euros et pas encore assuré, est parti en cendres. De sa remorque équipée d'une chambre de congélation, ne subsistent que quelques morceaux de ferrailles.
Entre ses quatre bateaux, et ses congélateurs encore remplis de crevettes, en passant par ses poissons tout justes pêchés eux aussi carbonisés , ce sont quarante ans de vie, réduits en cendres qui défilent sous les yeux du sexagénaire.
"J’avais quatre kilomètres de filets, j’avais 700 bourdes pour la lamproie, pour la crevette, tout mon matériel de toute ma vie... Tout ce que j’avais, tout était là, stocké, il n’y a plus rien, c’est une décharge", constate-il, la voix étranglée par l'émotion.
Des animaux morts brûlés
Ses animaux ont, eux aussi, péri dans les flammes. Des cadavres de canards et d'oies jonchent le sol. Un véritable déchirement pour Christian. "C'était pas un commerce, c'était une passion, c'était mon plaisir", confie-t-il, en larmes.
Je ne partais pas en vacances. Mes vacances elles étaient ici ! Je ne demande plus rien maintenant. Que voulez-vous que je demande ? Qu'on me redonne tout ça ? C'est impossible.
Christian Duniaud, habitant sinistré de Sainte-HélèneFrance 3 Aquitaine
Une cagnotte en ligne
Christian le reconnaît, il avait du renoncer à assurer la majorité de son matériel, faute de moyens. Face à sa détresse, des amis ont lancé une cagnotte en ligne et espèrent recueillir un maximum de dons. "Nous les connaissons depuis plus de quarante ans", expliquent Bruno et Chantal Mayet.
Cette cagnotte, c'est pour leur permettre de racheter du matériel. Sans ça, il n'a plus d'activité et donc, plus de rentrée d'argent.
Chantal Mayet, amie du couple DuniaudSource : France 3 Aquitaine
L'amie de la famille est elle-même en larmes en évoquant la situation du couple. "Ils m'avaient raconté les dégâts, mais je n'avais pas pu venir voir, l'accès pour se rendre à leur maison est bloqué. C'est en voyant le reportage de France 3 Aquitaine que j'ai réalisé l'ampleur du drame ", explique-t-elle. L'appel à la générosité est donc lancé.
Toute personne désireuse d'aider Christian Duniaud et son épouse Valérie peut faire un don en ligne en cliquant sur ce lien gofundme.