Le sentiment d'insécurité plane sur le campus de Bordeaux après un viol fin novembre. Les étudiantes ont décidé d'interpeller les autorités et organisent une marche à 18h avec des lampes torches. Elles réclament des aménagements d'urgence dans les zones dites sensibles et plus d'éclairage.
Les jeunes femmes réagissent bien sûr mais tous les étudiants et le corps enseignant sont concernés.
Le campus de Bordeaux l’un des plus vastes de France, 235 hectares pour plus 60 000 étudiants... Mais ses accès de circulation, transports et piétonniers, sont loin d'être homogènes. Selon les moments de la journée, certaines zones sont quasi désertes, très peu éclairées voire dans le noir complet.
Le drame auquel font malheureusement référence les étudiantes s'est produit non loin de l'arrêt de tram Doyen-Brus à Pessac... De quoi faire froid dans le dos à chaque trajet que l'on soit une jeune fille... ou un homme d'ailleurs.
Depuis le viol, pour lequel la jeune femme a porté plainte et qui fait l'objet d'une enquête, une pétition signée ce jour par plus de 10300 personnes a été lancée.
Elle réclame notamment :
- Des cellules de veille de luttes contre les agressions sexuelles,
- des formations obligatoires contre la culture du viol,
- des moyens pour un meilleur aménagement du campus y compris en créant des lieux de vie et de soirées.
Elle se base sur une étude réalisée en ligne en 2017, auprès de 4920 personnes, personnel et étudiant.e.s, qui indiquait que :
- 1260 disent avoir été victimes d'agression, soit près de 25%
- "Drague lourde" pour 16%
- "insultes" 9%
- "rencontre avec un exhibitionniste" 5% : 246 personnes
- "agression sexuelle" 0,2%
- "viol ou tentative de viol" 0,1% : 5 personnes
- personnes ayant été suivies pendant un long moment : 468
C'est d'ailleurs un appel global à la solidarité, à la prise de conscience que lancent ces jeunes filles : une marche mixte est organisée ce mercredi soir 18h sur le campus. "Munissez vous de vos plus belles torches, guirlandes de Noël, lampes frontales, robes "glitter". Nous allons éclairer ces zones d’ombre sur le campus. Nous serons accompagné.e.s par la batucada pour rythmer notre marche et faire entendre notre message. "
Ce sera l’occasion de révéler aux médias nos conditions de vie sur le campus et le climat dans lequel nous devons étudier afin de pousser les responsables à réagir rapidement et ce, dès le début de 2019.
"Nous ne voulons plus de cartes, plus de mails faisant porter la responsabilité sur les victimes, plus de questionnaires, plus de promesses en l’air : nous voulons que plus aucune agression sexuelle ne soit possible sur ce campus, et nous le voulons maintenant ! "