Jardins et potagers : faut-il s’inquiéter des températures douces ?

L’hiver est là et pourtant la végétation habituellement endormie retrouve déjà des couleurs perturbée par la douceur des températures. Faut-il s’en inquiéter ? Que faire en janvier ? Les conseils de notre jardinier

Le printemps en hiver ou presque. Avec des températures avoisinant les 15 degrés, la nature est perturbée. Et cela a des conséquences sur la végétation qui se développe alors qu’elle devrait être endormie. On aperçoit ici et là des plantes qui fleurissent bien en avance et des bourgeons qui ne demandent qu’à éclore.

Réveil est précoce

Michel Andrieu préside l’association des jardiniers de Saint-Médard-en-Jalles en Gironde. Et dans son jardin, il aperçoit déjà des bourgeons sur son pêcher. Ce qui l’inquiète, ce n’est pas temps la douceur du thermomètre, mais les potentielles gelées du printemps. "Il faut se méfier des fruitiers qui fleurissent en avance, car les gelées de printemps peuvent être dévastatrices. J’ai un pêcher. L’année dernière, je n’ai pas mangé une pêche, car il y a eu du gel tardif et les fleurs ont été brûlées !".

En hiver, la nature a besoin du froid ce qui permet aux végétaux qui ont perdu leurs feuilles de se reposer. Or avec ces changements climatiques, ils sont en souffrance et risquent d’être plus sensibles aux maladies.

Alors que faire ?

"Rien de spécial !"  affirme notre jardinier. Il faut patienter, ne pas regarder le ciel, mais respecter le calendrier. Attendre patiemment l’arrivée du printemps et ne pas semer prématurément.

Mais à y réfléchir, Michel Andrieu, nous indique qu’il est encore temps de pailler si cela n’est pas déjà fait. La douceur des températures va permettre aux sols de garder la chaleur et se protéger en cas de retour du froid.

Pensez au compost !

C'est également encore le bon moment pour mettre du compost sur le potager afin d’enrichir la terre. Mais pour Michel Andrieu, il ne faut surtout "pas l’enfouir, juste dessus !" Cette matière organique contient des éléments minéraux et des oligo-éléments indispensables à la bonne croissance des plantes potagères et permet de nourrir les êtres vivants qui habitent la terre. 
Si le compost est bien réalisé, il permet aussi de retenir l’eau favorisant ainsi moins d'arrosage. "Moi, j’ajoute à mon compost un peu de fumier de crottin de cheval, mais sans paille, et je laisse faire pendant deux mois" précise Michel Andrieu.

En hiver, quand il fait doux, et qu’il ne pleut pas, il faut parfois penser à arroser certaines plantes qui le nécessitent. Uniquement tous les 10 jours et pas davantage.
Pour le reste, le jardinier de Saint-Médard-en-Jalles veut croire que "la nature est bien faite". D’ici la fin du mois de janvier, il commencera à tailler les rosiers.
D’ici là, Michel Andrieu prépare ses outils et recommande de penser aux futurs légumes et fruits du potager. Faire un plan, savoir quoi semer. Histoire de s’occuper avant que les grands travaux ne reprennent et ne pas se précipiter !