Les ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon ont eu droit, ce jeudi 15 février à un ambassadeur de choix. François Hollande s’est rendu ce matin au marché des Capucins pour apporter son soutien à la filière.
Au marché des Capucins, à Bordeaux, ce jeudi 15 février, le stand des ostréiculteurs attire plus de curieux que d’ordinaire. L’ancien président de la République est venu au chevet des ostréiculteurs du bassin d’Arcachon. La filière a été durement touchée par une interdiction de la vente, après que les huitres ont été contaminées par un norovirus, responsable de gastro-entérites sévères.
Parler à l'oreille du président
Autour du stand, François Hollande a d’abord tenu à s’entretenir avec la filière. “L’huître, c'est un produit de qualité, donc on a envie d’avoir un beau produit”, indique-t-il, à Olivier Laban, le président du comité régional conchylicole d’Arcachon Aquitaine (CRCAA). Sur le bassin, 10 000 tonnes d’huîtres sont produites chaque année, soit 10 % de la production nationale. “Mais nous représentons 70 % des naissains en Europe”, ajoute-t-il.
Nous sommes le berceau de l'Europe.
Olivier LabanPrésident du CRCAA
Face à lui, Olivier Laban répète son discours, le même depuis “cinquante jours”. “On a besoin d’avoir une aide sur les pertes de marges brutes. Cela représente environ 70 % de notre chiffre d’affaires, soit cinq millions”, explique Olivier Laban.
De l’autre côté de la table, l’ancien président hoche de la tête. “C’est une calamité ce qu’il s’est produit. Il y a un temps trop long entre le constat et l’indemnisation pendant lequel certaines exploitations peuvent disparaître”, analyse François Hollande.
Perte de confiance
Ce déficit, selon Olivier Laban continue de se creuser suite à la “perte de confiance” des clients. Un message qui résonne auprès du président. “Sans peur”, il déguste plusieurs huîtres du bassin d’Arcachon, endossant par la même occasion la mission d’ambassadeur. “Je voulais aussi convaincre autant que possible les consommateurs que les huîtres ont une qualité gustative et ne présentent aucun risque”, argumente François Hollande."Et je suis prêt à être un expérimentateur".
Le président du comité conchylicole rappelle aussi l’urgence à agir. “Il faut vraiment mettre des investissements dans la gestion des réseaux”, explique Olivier Laban.
Une politique “réactive” que promeut François Hollande depuis plusieurs mois. “Comme président, j’en ai affronté des crises agricoles. Si on laisse trop de temps, il y a des fractures qui se produisent, les revendications deviennent de plus en plus importantes et les pertes plus élevées. Agir vite, c’est finalement dépenser moins”, résume-t-il.
Aller vite, ce n'est pas simplement promettre, c’est agir.
François HollandeAncien président de la République
Rallier les politiques à leur cause est désormais la mission du CRCAA. Au Salon de l’agriculture, une quinzaine d’ostréiculteurs participera au concours général.