Le président de la région Nouvelle-Aquitaine est mis en examen. La justice le soupçonne d'avoir financé sa campagne de 2015 avec les moyens de la collectivité. Des faits qu'Alain Rousset conteste formellement.
"J’ai pu contester avec la plus grande fermeté les faits qui me sont reprochés". C'est par le biais d'un communiqué que le président socialiste de la Région Nouvelle-Aquitaine s'est exprimé ce samedi 28 septembre après la révélation de ses mises en examen.
Détournement de fonds publics
Par ce biais, Alain Rousset confirme avoir été entendu par des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Nanterre, dans le cadre d'une information judiciaire. Vendredi 27 septembre, Sud ouest révélait, en plus de cette audition remontant au début de l'été, les mises en examen pour "détournement de fonds publics" et "concussion". Les juges s'intéressent au financement de la campagne pour les élections régionales de 2015 de celui qui est à la tête de la région Aquitaine, puis Nouvelle-Aquitaine, depuis 1998.
Je démontrerai que mes collaborateurs ont largement rempli leurs missions au service de la Région, au-delà même de leurs engagements, dans le respect des règles qui incombent à tous les agents publics.
Alain RoussetPrésident de la région Nouvelle-Aquitaine
Une plainte déposée par un ancien collaborateur
Une enquête a été ouverte après la plainte, en mars 2021, de David Angevin. Cet ancien collaborateur d'Alain Rousset l'accusait de détournement de fonds publics. Il assurait alors avoir été témoin de "faits illégaux" pendant la campagne de 2015.
Il reprochait notamment au président de la région et à son entourage d'avoir utilisé les moyens de la collectivité pour financer des voitures de fonction, des ordinateurs ou encore pour rémunérer du personnel. "J'étais au cœur du réacteur, donc je sais exactement qui a fait quoi", assurait David Angevin lors d'un entretien accordé à France 3 Poitou-Charentes en 2022.
► LIRE AUSSI. David Angevin, l'homme qui accuse Alain Rousset de détournement de fonds publics
"Les investigations démontreront ma bonne foi"
Cette ancienne plume d'Alain Rousset, licenciée en 2020, avait alors été entendue par le Parquet national financier et avait livré le contenu de son ordinateur, incluant des milliers de mails. En mars 2021, le Conseil régional était perquisitionné.
Depuis le début de l'enquête, Alain Rousset n'a eu de cesse d'affirmer sa sérénité. "Je ne doute pas que les investigations démontreront ma bonne foi, étant rappelé qu’aucun enrichissement personnel ne m’est reproché", écrit-il ce 28 septembre dans son communiqué.
Je vais donc enfin pouvoir me défendre et rétablir la vérité.
Alain RoussetPrésident de la région Nouvelle-Aquitaine
Le président du Conseil régional précise qu'il réservera ses explications à la justice, avant de rappeler qu'il n'est "soumis à aucune mesure de contrôle judiciaire".