Un Falcon 7X de la flotte du président Denis Sassou-Nguesso est immobilisé pour non paiement d'une créance de plus d'un milliards d'euros sur l'aéroport de Mérignac en Gironde.
C'est un invité bien embarassant pour Bordeaux : un Falcon 7X de la flotte présidentielle du Congo-Brazzaville est immobilisé sur l'aéroport de Mérignac après s'y être posé pour entrer en révision. La cause : une dette impayée de 100 millions d'euros depuis 1992 qui s'est transformée en 1,2 milliards d'euros au cours des 28 dernières années. Le financier à qui elle était due s'appelle Mohsen Hojeij, il est un ancien proche du président Sassou Nguesso. Lui et sa société Commisimpex se sont vus donner raison par la chambre de commerce internationale et la cour de cassation. La justice française a donc autorisé la saisie des actifs de l'Etat congolais, hors biens à usage diplomatique.
La réaction du Congo n'a pas tardé. Simone Bernard-Dupré, avocat de l'Etat congolais et conseillère du président Sassou-Nguesso déclarait dans les colonnes de nos confrères du monde :
Cette société de droit congolais est en liquidation et a une créance fiscale à l'égard du Congo de 1,3 milliards d'euros. Tout ce que Commisimpex saisit doit normalement revenir à Brazzaville. Mais M. Hojeij n'a pas rappatrié les fonds et se permet de saisir un jet présidentiel. C'est odieux.
La bataille judiciaire n'est donc pas finie... néanmoins, si le Congo-Brazzaville veut faire annuler la saisie par la justice, il devra démontrer l'usage diplomatique de l'avion. Dans le cas contraire, ce dernier pourrait être vendu aux enchères pour une somme allant jusqu'à 25 millions d'euros.