Dassault et la France ont conclu la vente de douze Rafale à Serbie le 29 août. C'est de l'usine de Mérignac, en Gironde, que sortiront ces avions, comme l'intégralité des Rafale produits par la France. Une "bonne nouvelle" pour les représentants des salariés.
Un temps invendable, cet avion de chasse est aujourd'hui la vitrine de l'excellence de la base industrielle et technologique de défense (BITD) française. Et cette nouvelle vente porte à huit les nombres de pays utilisateurs du Rafale. Une bonne nouvelle pour les salariés basés à Mérignac et à Martignas-sur-Jalles, en Gironde.
Nouveau contrat européen
"Après la Croatie et la Grèce, la Serbie est le troisième pays européen à acheter le Rafale", se réjouit Didier Denaud, délégué central CFE-CGC basé à Martignas-sur-Jalle en Gironde, où sont fabriquées les ailes des Rafale.
Ce jeudi 29 août, en présence d'Emmanuel Macron, et du président de la République Serbe, Aleksandar Vučić, le président-directeur général de Dassault Aviation, Éric Trappier, a signé à Belgrade, avec le ministre serbe de la Défense, Bratislav Gašić, un contrat portant sur l’acquisition de douze Rafale pour équiper la Force aérienne et la Défense aérienne des Forces armées serbes. Un important contrat de trois milliards d'euros selon la presse spécialisée, mais que Dassault aviation ne confirme pas à cette heure. La livraison est prévue d'ici à 2029.
Le représentant syndical girondin, tout comme les salariés, ont appris la nouvelle dans la presse, "la discrétion est de mise, c'est secret-défense. La direction générale ne communique pas les contrats et les négociations en cours, on sait qu'il y a des projets de vente d'avions, mais sans plus d'information".
C'est une bonne nouvelle, une de plus !
Didier DenaudDélégué central CFE-CGC Dassault Aviation
Ce représentant des salariés salue le fait que "l'Europe achète européen et nos pas américain, c'est important, même si la Serbie n'est pas encore dans l'Union européenne, et est un allié de la Russie".
Côté officiel, on se félicite pour ce partenariat. "Ce contrat reflète l’importance de la relation bilatérale entre la France et la Serbie, et témoigne de la volonté des deux présidents de réussir ce partenariat. Il confirme, une fois de plus, le Rafale comme vecteur essentiel de souveraineté nationale ", peut-on lire dans un communiqué publié sur le site de l'avionneur.
Une récompense pour les salariés
Pour les salariés, c'est une reconnaissance de plus. "Cela porte à 235 Rafale achetés. Le carnet de commandes est plein pour les dix prochaines années et les livraisons étalées, selon Didier Denaud. "Un vrai défi qui nous rend sereins pour recruter et investir. L’aéronautique française se porte bien, mieux que l'automobile". L'usine de Mérignac, qui emploie près de 3 000 personnes, va passer en "cadence 3", ce qui correspond à trois avions par mois en 2025.
"C'est une grande satisfaction pour l'usine de Mérignac, tous les sites de Dassault Aviation en France, les sous-traitants, pour toute la chaîne aéronautique", s’est réjoui également Anthony Dupuy, délégué CGT de l'usine de Mérignac au micro de France Bleu Gironde et qui en profite pour demander un geste à la direction générale.
Ce que l'on prône, ce sont des augmentations de salaire à chaque contrat Rafale export.
Anthony DupuyDélégué syndical CGT Dassault Aviation
Jusqu'à présent, "on a eu une fois 1% d'augmentation de salaire, quelquefois des primes. Mais une prime, c'est à l'instant T, là où l'augmentation améliore le salaire et la retraite."
Les autres syndicats, à l'instar de la CFE-CGC qui a signé les derniers accords salariaux, préfèrent les réponses plus durables. "Moi, je ne suis pas pour les primes, mais pour les augmentations et les récompenses sur le long terme. En mars, nous avons obtenu 4,2 % d'augmentation générale pour les salariés cardes et non-cadres en 2024. C'est le meilleur accord dans le secteur aéronautique. Cette nouvelle vente de Rafale est un argument pour les futures négociations salariales. Mais si l'intersyndicale demande des primes, je ne suis pas opposé".
La direction salue également ce nouveau contrat qui renforce le groupe français. "Au nom de Dassault Aviation et de ses partenaires, je remercie les autorités serbes de la confiance qu’elles nous accordent en choisissant le Rafale, et les assurent de notre totale mobilisation pour faire de son intégration dans les Forces armées serbes un succès. Cette décision prise par la Serbie de s’équiper pour la première fois d’un avion Dassault confirme la supériorité opérationnelle du Rafale et son excellente capacité à servir les intérêts souverains d’une nation", a déclaré Éric Trappier, le PDG.