Alain Juppé, maire de Bordeaux, met en garde contre une ligne "à droite toute" qui fait "le jeu du Front national", mercredi dans une interview à La Voix du Nord.
"Je suis pour une ligne d'alliance de la droite et des centres et non pas pour une direction +à droite toute+ qu'on dit "décomplexée" mais dont on voit bien qu'en réalité, elle fait le jeu du Front national", affirme M. Juppé.
Le maire de Bordeaux est mercredi dans le Nord, à Roubaix et Tourcoing, pour soutenir les candidats aux élections départementales. Avant une réunion publique en soirée à Tourcoing aux côté du député-maire UMP de la ville, Gérald Darmanin, il visitera un site culturel et deux entreprises spécialisées dans le numérique et le textile.
"On voit bien qu'une partie non négligeable des militants (UMP) est tentée de rejoindre le Front national. Eh bien, le rôle des dirigeants, c'est de ne pas suivre ce mouvement", insiste-t-il.
M. Juppé dénonce "toute compromission avec le FN", pour des raisons à la fois "de principe ou de programme".
Marine Le Pen "s'est précipitée dans les bras de M. Tsipras et de l'extrême gauche grecque parce qu'elle y trouvait un discours anti-européen. C'est son obsession, son seul élément de programme, tous nos maux viennent de l'Europe", ironise-t-il.
"Or, qu'est ce qui se passe en Grèce depuis trois mois? Le nouveau gouvernement a mangé son chapeau et ses électeurs ont dû se sentir trompés. Alors, que les adhérents du Front réfléchissent un peu au caractère démagogique de promesses qui ne seront pas tenues", ajoute-t-il.
Affronter la présidente du FN, c'est "décortiquer son programme pour ouvrir les yeux de ses électeurs".
Il faut "défendre notre propre projet" et "enfin, faire l'union", ajoute M. Juppé, hué à plusieurs reprises dans des réunions UMP pour avoir plaidé en faveur d'une alliance avec le MoDem.
Le parti de François Bayrou, à qui les militants UMP ne pardonnent pas son soutien à François Hollande en 2012, présente environ 300 candidats aux départementales, au sein d'alliances avec la droite et l'UDI.
Enfin, à la question "Nicolas Sarkozy est-il un bon président (de l'UMP)?", l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac répond: "On a un président qui n'est pas contesté. Donc, cela va dans la bonne direction. Nous verrons comment tout cela se concrétise au congrès du 31 mai".