"L'effort doit être fait sur les TER", toujours mobilisés, les opposants à la LGV manifestent près de Bordeaux

Une cinquantaine d'opposants à la LGV (ligne à grande vitesse) entre Bordeaux et Toulouse ont manifesté tôt ce mardi 16 janvier, à Saint-Médard-d'Eyrans, en Gironde. Alors que les travaux préparatifs viennent de débuter, ils dénoncent des investissements titanesques et défendent les trains du quotidien.

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"No pasarail" : un jeu de mots et un mot d'ordre au parfum révolutionnaire pour cette cinquantaine de militants anti LGV. Ils se sont affichés avec des fumigènes vers 7 heures, ce mardi 16 janvier, près de la gare TER de Saint-Médard d'Eyrans, à 10 kilomètres au sud de Bordeaux.

"C'est pour leur avenir"

Ils s'étaient donné rendez-vous devant un chantier d'aménagement pour cette LGV (ligne à grande vitesse) prévue entre Bordeaux et Toulouse.

Après ce rassemblement, les militants et habitants du secteur ont voulu dénoncer ce futur chantier titanesque, qu'ils qualifient "d'écocide", auprès des usagers des TER et notamment les lycéens et les étudiants. "C'est pour leur avenir. Quand on est jeune, on est concerné par l'écologie. Ce sont aussi les questions de ce que cela représente en termes de commodités pour le quotidien", remarque Laurence Pratts, du comité Anti-LGV.

Des maisons seront détruites pour la construction et à la sortie de Saint-Médard, il y aura un viaduc de 400 mètres qui va passer sur une zone humide.

Philippe Gaillard

opposant à la LGV

D'après le comité, le passage à niveau installé à côté sera supprimé au profit d'un simple passage sous-terrain pour les piétons et les vélos. "Une troisième voie ferrée va passer là", montre Philippe Gaillard, membre du comité.

Trains du quotidien

7 h 10, le TER de Langon, en direction de la gare Saint-Jean de Bordeaux, fait une courte pause. Sur le quai, des usagers, attachés à ces trains régionaux, et ne sont pas convaincus par le projet de la LGV. "On a un très bel outil pour ces transports du quotidien et c'est là-dessus que l'effort doit être fait, pas sur la LGV, surtout avec les problèmes climatiques actuels", note une femme d'une quarantaine d'années.

Premiers coups de pioche

Ce chantier LGV divise depuis ses débuts. Cher à Alain Rousset, le président (PS) de la région Nouvelle-Aquitaine, il est cependant honni par Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux.

Les travaux préparatifs, fixés par le GPSO (Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest) ont commencé en décembre en Gironde à Cadaujac. D'autres ont, en parallèle, lieu au nord de l'agglomération toulousaine. L'Union Européenne vient d'accorder une première enveloppe de 60 millions d'euros pour ces travaux.

La question du financement interroge d'ailleurs parmi les manifestants ce matin. C'est le cas de Richard Lavin. "De toute façon, il manque deux milliards d'euros dans la caisse. Si le financement ne se fait pas par l'Europe, ce sera par les collectivités locales et je ne pense pas que beaucoup d'élus acceptent", déclare le militant.

Chiffré à 14 milliards d'euros, le projet subit justement la fronde de nombreux élus locaux qui demandent un moratoire. L'objectif de mise en service de cette LGV est fixé entre 2030 et 2032.

 

 

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