Tous les opposants au projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse d’un côté, et Bordeaux et Dax de l’autre, se sont donnés rendez-vous au sud de Bordeaux à Saint-Médard-d’Eyrans. Associations, habitants, élus, organisent une balade naturaliste pour dénoncer les impacts du projet.
C’est à Saint-Médard-d’Eyrans que doit commencer à la fin de l’année le chantier des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux. "Il est hors de question qu’on laisse faire. Alors comme à st Macaire et Noaillan, on mobilise, et on fait monter la pression ", explique Richard Lavin du collectif Nina. Le maire de Saint-Macaire fait, sans surprise, partie du cortège. "Il y a beaucoup d’élus autour de moi, je m’en félicite, la mobilisation est de plus en plus grande ". Une manifestation qui a commencé par une ballade le long du trajet de la LGV.
" C’est un projet destructeur, particulièrement pour la vallée de Ciron ", poursuit Richard Lavin. " C’est un patrimoine naturel à préserver avec notamment une hêtraie de plus de 40 000 ans. Les habitants y sont très attachés. On ne peut pas laisser détruire cela."
C’est l’endroit le plus mal choisi pour un tel chantier .
Richard Lavin
La vallée du Ciron fait 97 km de long et offre de nombreuses activités environnementales et touristiques. Le matin, des brumes matinales s’y forment, favorisant ainsi le développement Botrytis cinerea indispensable à la production du Sauternes. Les enjeux sont donc aussi économiques.
"Avec ce projet, l’État ne respecte pas la loi climat et résilience votée en 2021 pour lutter contre le réchauffement climatique ", ajoute le membre du collectif Nina. " Ce type de projets devrait amener certains en prison. On ne laissera pas faire, d’autant qu’une enquête publique a rendu un avis défavorable ".
Le coût du chantier a été estimé à 14 milliards d’euros. Un montant dont beaucoup doutent ce samedi à Saint-Médard d’Eyrans. " Cela sera beaucoup plus, on sera entre 18 et 22 milliards ", annonce Richard Lavin, qui préférerait que cet argent soit dépensé pour offrir aux Girondins un réseau ferroviaire de proximité et de qualité.
Même position pour Christian Tamarelle de saint-Médard-d’Eyrans. "Cette ligne que nous n’utiliserons pas, c’est nous qui allons la payer. 40% sont à la charge des collectivités, les impôts locaux vont donc forcément augmenter. Et par ailleurs, les habitants vivant à moins d’une heure d’une gare devront payer une taxe pour un train dans lequel ils ne monteront pas". L’élu regrette que cet argent ne soit pas plutôt utilisé pour financer des écoles ou des crèches.
"L’État est un rouleau compresseur ", conclut Richard Lavin, "mais nous ne lâcherons pas". La mise en service du tronçon Bordeaux-Toulouse est prévue pour 2032, et le chantier Bordeaux-Dax dans la foulée.