Sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français depuis la décision d'expulsion début août par le ministère de l'Intérieur, l'imam de Pessac, Abdourahmane Ridouane, avait fait appel. Le tribunal administratif et le Conseil d'Etat l'ont, tour à tour, débouté.
C'est définitif. Juridiquement, il n'y a plus de recours. Abdourahmane Ridouane, président et imam de la mosquée de Pessac va devoir quitter le territoire français.
Le Conseil d'État a rejeté, ce mardi, le recours de l'imam de Pessac, en Gironde, et a maintenu la décision d'expulsion du territoire (OQTF), prise début août par le ministère de l'Intérieur.
Sollicité ce mercredi matin, Me Sefen Guez Guez, le conseil de l'imam de Pessac, a indiqué "ne pas souhaiter réagir" et ajouté que, pour l'heure, qu'ils "analysaient les suites" à donner à leur démarche.
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Des "propos haineux"
Abdourahmane Ridouane , 59 ans, est un imam de nationalité nigérienne, considéré par les autorités comme "d'obédience salafiste", et qui dirige la mosquée Al Farouk, dans la banlieue de Bordeaux. Il est accusé par le ministère de l'Intérieur d'apologie du terrorisme et d'avoir tenu des "propos antisémites", d'avoir "incité à la haine et à la discrimination", notamment envers "Israël et les juifs", ainsi qu'au rejet des valeurs de la République" à travers des textes publiés depuis plusieurs années.
Ces publications sur les réseaux sociaux avaient déjà mené à la fermeture de la mosquée, en mars 2022, suspectée de diffuser une “idéologie salafiste”. La décision avait finalement été annulée par le tribunal administratif, puis le Conseil d'État.
Arrêté à son domicile
Le 8 août dernier, déjà sous le coup d'une assignation à résidence, l'imam avait été arrêté, chez lui, en vue d'une expulsion. Le ministère de l'Intérieur affirmait alors que "sous couvert d'un soutien apporté au peuple palestinien, Abdourahmane Ridouane participe à la diffusion de publications à teneur antisémite et haineuse à l'encontre d'Israël et des juifs".
L'arrêté d'expulsion ajoute que l'imam soutient le Hamas et que ce soutien "fait écho à ses nombreux propos et prises de position tendant à valoriser, sans aucune contextualisation, le jihad et à faire l'apologie du terrorisme".
L'imam avait fait appel de cette décision d'abord devant le tribunal administratif de Paris qui, le 10 août, rejette ce premier recours contre l'expulsion. Enfin, le 27 août dernier, c'est auprès du Conseil d'Etat qu'il fait appel, sans succès.