La gendarmerie forme une quinzaine de maires en Gironde aux bons gestes à adopter en cas de situation conflictuelle. Une formation dispensée par des négociateurs du GIGN.
Savoir faire face, parler, négocier auprès de personnes récalcitrantes, ce n'est pas toujours facile quand on est représentant de sa commune. On se souvient, notamment, qu'en août dernier, le maire de Saint-Philippe d'Aiguille en Gironde avait été blessé alors qu'il intervenait sur un tapage nocturne.
Des situations auxquelles se trouvent confrontés de plus en plus de maires de petites communes, avec une délinquance qui n'est plus l'apanage des grandes villes seulement. Mais les histoires de voisinage peuvent aussi s'envenimer. Ce que confirme Myriam Regimon, Maire de Soussac (33) : "cette agressivité c'est souvent un appel à l'aide".
Cette formation est proposée aux maires par le Ministère de l’Intérieur, l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) avec l’aide de la Gendarmerie nationale, par la cellule nationale de négociation du GIGN.
Cette formation, qui se déroule ces jours-ci à Saint Emilion en Gironde pour quinze élus, devrait permettre de leur donner quelques "clés pour désarmer les conflits, faciliter le dialogue et rétablir la communication avec le ou les individus".
Selon la Colonel Olivia Poupot, Commandant du Groupement de Gendarmerie de la Gironde, "en 2020, nous avons été saisis de six agressions d'élus (en Gironde, NDLR), on parle bien de violences. Et depuis le début de l'année, nous avons actuellement quatre faits de violences à l'encontre d'élus"...
Regardez le reportage de Guillaume Decaix et Thierry Gardet. (Michel Massias, maire de Daignac (33) et Myriam Regimon, maire de Soussac (33), interviennent dans ce reportage.
Des mises en situation concrètes
Entre douze et quinze d'élus par formation peuvent, pendant ce temps d'échanges, prendre conseils auprès de ces professionnels de l'intervention souvent confrontés à la violence verbale et physique. Leur expérience du terrain a permis de distinguer des situations fragiles et des "stratégies" pour faire baisser la tension.
Ces quatre heures de formation, théorie et pratique, permettent d'aborder différents types de situations et d'en apporter des solutions, des attitudes-types. Ainsi, le ministère et l’AMF ont par ailleurs mis au point une "méthode d’analyse" du risque du nom de M.A.I.R.E.S (Motifs, Acteurs, Instants, Risques, Environnement, Solutions).
Pour suivre cette formation, les maires doivent en faire la demande auprès des directeurs départementaux de sécurité publique et commandants des groupements de gendarmerie des départements et des associations départementales de maires.